Une guillotine dressée devant la mairie de Givors, près de Lyon. Coiffés du bonnet phrygien une vingtaine d'élus PCF de Givors ont dénoncé ce dimanche 7 juin la "décapitation des communes par l'Etat" avec la baisse de la dotation globale de fonctionnement. Une manifestation à l'heure du marché.
"L'Etat décapite les services publics et ça nous oblige à réduire la voilure dans les domaines sportifs, culturels et l'enseignement", a déclaré Martial Passi.
Le maire PCF de cette commune de 20 000 habitants, est également vice-président de l'Association des maires de France (AMF). En plein marché dominical, les élus ont distribué des tracts aux habitants pour "leur dire concrètement ce qu'ils allaient perdre", a constaté un photographe de l'AFP. "On veut que la population se mobilise pour ne pas perdre les services publics auxquels elle a droit. Il faut sonner la mobilisation générale, c'est catastrophique", a assuré Martial Passi dont la commune va "perdre un milliard d'euros par an sur trois ans, soit 6 milliards cumulés".
Selon l'Association des Maires de France (AMF), la baisse des dotations de l'Etat aux communes s'élève à 12,7 milliards d'euros sur trois ans, soit 28 milliards cumulés d'ici 2017.Journée d'action contre la "marginalisation" des communes
L'Association des maires de France "organisera une journée nationale d'action en septembre dans toutes les communes de France", pour protester contre "la manière dont la commune est marginalisée et les maires et les élus stigmatisés", selon un communiqué de l'association. La journée d'action "sera accompagnée d'une campagne de sensibilisation sur le rôle essentiel et irremplaçable des communes, et des intercommunalités, pour assurer en permanence les services essentiels à la population et oeuvrer à la cohésion sociale", déclare le communiqué.Cette décision a été prise jeudi dernier (4 juin) lors d'une réunion du comité directeur de l'association, instance élargie, au cours de laquelle "de nombreux adhérents (ont) fait part de leur profonde exaspération sur la manière dont la commune est marginalisée et les maires et les élus stigmatisés".
D'autre part, ajoute le texte, "en attendant le résultat des discussions budgétaires en cours avec le gouvernement, l'AMF refusera tout nouveau transfert de charges ou de responsabilités, qui continuent à se multiplier à travers lois, règlements et annonces gouvernementales."