La ville de Lyon a annoncé ce matin l'annulation des festivités autour de la Fête des lumières. Elle a choisi d'en faire un moment d'hommage aux victimes des attentats de Paris le 8 décembre. Les Lyonnais sont invités à exprimer un message d'unité et à faire de cette date un acte de résistance.
Gérard Collomb en parle comme d'un "crêve-coeur". Une décision "douloureuse pour nous tous "mais dictée par la sagesse". Il l'a prise après les attentats de Paris mais aussi en visionnant les dernières images de l'opération anti-terroriste de St-Denis qui indiquait un danger persistant. Le sénateur maire ne pouvait décemment maintenir l'événement sans rien changer au programme initial alors que le pays est toujours en état d'urgence.
Il a confirmé ce midi que la fête des lumières ne pouvait donc se dérouler "sous sa forme festive habituelle". Mais il a dit aussi "ne pas vouloir renoncer totalement à un événement aussi emblématique pour la ville, aussi constitutif de son identité".
"Nous allons donc transformer la Fête des Lumières en hommage aux victimes des attentats de Paris"
La Fête des Lumières sera donc limitée cette année au seul 8 décembre et à quelques animations ponctuelles pour limiter les rassemblements massifs sur des sites où la sécurité ne pouvait être garantie.
- La tour Incity et le "crayon" proposeront une mise en lumière "dans le même esprit que celui des lumignons".
- Les quais de Saône accueilleront une projection reprenant les regards des tableaux des grands peintres du Musée de Beaux Arts. Et les prénoms des victimes des attentats de Paris défileront sur les façades des bâtiments et sur la colline de Fourvière.
L'édition de la Fête des Lumières 2015 revêtira donc une forme plus symbolique, d'une grande sobriété, dans un contexte de particulière gravité. Les animations prévues cette année seront purement et simplement reportées à décembre 2016 pour être "reproduites à l'identique".
Un message politique
Au-delà de la volonté exprimée de protéger les Lyonnais du danger, Gérard Collomb a aussi voulu donner une dimension plus politique à son annonce. Il s'est défendu de donner pour autant raison aux terroristes."Ce que veulent les terroristes, c'est avant tout semer la discorde, nous opposer les uns aux autres, créer des fractures dans notre société entre les populations. C'est uniquement en renonçant à cela que nous leur donnerions raison"...
Les Lyonnais, en faisant scintiller 200 000 lumignons à leur fenêtres le 8 décembre, sont donc invités à exprimer, au delà de l'hommage aux victimes des attentats de Paris, "un profond message d'unité". Et incidemment à faire de cette date un acte de résistance.
Le plateau explicatif de Julien Sauvadon dans le 12/13 :
Michel Delpuech , préfet de région, explique que la sécurité de 4 jours de Fête des Lumières ne pouvait être aujourd'hui garantie :
La réaction d'Yves Théoleyre, président du club des partenaires de la Fête des Lumières :