Relâché au printemps 2013 par les autorités hélvètes, le lynx Talo a franchi la frontière pour passer en Haute-Savoie. Il vivrait à une soixantaine de kilomètres de son point de départ, selon un inspecteur cantonal de la faune qui le suit grâce à un collier émetteur.
Talo est du genre à avoir des fourmis dans les pattes. Petit, ce lynx avait été recueilli très affaibli dans le Jura suisse. Une fois requinqué, on lui avait rendu sa liberté, aux abords de l'Allondon, une rivière franco-suisse, affluent du Rhône, qui coule non loin de Genève. Libéré oui, mais sous surveillance, puisqu'il est depuis équipé d'un collier émetteur qui permet de le localiser. Ainsi, l'inspecteur cantonal de la faune, Gottlieb Dändliker, a pu suivre son périple.
Son périple de gauche à droite
Selon Gottlieb Dändliker, le lynx se serait même arrêté à proximité de villages et de chemins fréquentés par les randonneurs, sans effrayer personne. Depuis septembre, il aurait trouvé refuge dans le massif du Mont-Blanc. S'il ne change pas de régime alimentaire, en se tenant éloigné des moutons, il pourra "profiter" d'une faune assez riche. Et pourquoi ne s'installerait-il pas dans ce secteur? Les lynx y sont encore en nombre restreint.
Mais quand on sait la bête capable de traverser des autoroutes, des voies rapides et un fleuve, on peut tout imaginer sur l'avenir de Talo, le lynx voyageur.
Reportage Serge Worreth et Ingrid Pernet-Duparc