Au lendemain d'un nouveau renvoi de son procès au 1er décembre, Bruno Odos a accepté de répondre aux questions de France 3 Alpes. Par webcam, le pilote originaire du Vercors évoque les difficultés de la justice en République dominicaine, la perception de l'affaire en France et le soutien des siens.
Le 20 mars 2013, Pascal Jean Fauret (44 ans), Bruno Odos (54 ans), Alain Castany (67 ans) et Nicolas Pisapia (38 ans) avaient été interpellés sur le tarmac de l'aéroport de la station balnéaire de Punta Cana, alors qu'ils s'apprêtaient à décoller à destination de Saint-Tropez dans un jet qui transportait de la cocaïne, répartie dans 26 valises. De procès reporté en procès décalé, les Français ont finalement obtenu une libération, en juin dernier. Ils doivent rester sur le territoire dominicain, en attendant de pouvoir s'exprimer devant la Justice. Le rendez-vous est désormais fixé à début décembre.
Bruno Odos, le pilote isérois a accepté d'établir une connexion par webcam pour répondre à quelques questions. Dans cette interview, on le sent hésitant, pesant ses mots... à part quand il parle de ses soutiens. Sa femme était encore avec lui lundi, quand il a appris un nouveau report de son procès, dans 9 semaines. "Au moins, c'est plus moi qui lui annonce les mauvaises nouvelles", commente Bruno, un sourire en coin, "elle est très courageuse". "J'ai aussi des amis que je souhaite à tout le monde et un comité de soutien extraordinaire."
Interview réalisée par Jean-Christophe Solari et Dominique Semet
On aurait pu imaginer trouver Brunos Odos abattu après ce nouveau report. Pas du tout. Au contraire, il va pouvoir encore préparer sa défense. Ce sont ses avocats, -qui sont aussi ceux de son ami Pascal Fauret-, qui ont décroché ce procès en décembre, mettant en cause l'absence de certains témoins. Bruno explique que les gens ont souvent des adresses approximatives en République dominicaine, voire plusieurs adresses, d'où une certaine difficulté pour les retrouver. "Tout est compliqué", explique-t-il, "c'est compliqué de faire quelque chose de technique dans un pays qui ne l'est pas."
Interview
Dans cette affaire, il n'y a pas que quatre français. Au début, une cinquantaine de Dominicains étaient concernés. Ils ne sont plus que 10 aujourd'hui. L'affaire se dégonflerait-elle? "On est jugé sur une histoire locale dominicaine de trafic de drogue international qui s'avère localement être un oeuf clair, c'est à dire une histoire montée. Vous imaginez bien que lorsqu'on fait un coup de filet comme ça avec autant de drogue à la clef, c'est qu'en amont il doit y avoir un réseau énorme", explique Bruno Odos.
Interview