Le ton monte dans la campagne de ces élections régionales en ALPC à quatre jours du second tour. Sur le plateau de France 3, Virginie Calmels, en retard de trois points par rapport à Alain Rousset, accuse ce dernier de verser un salaire illégal au directeur général des services de la région.
Le débat de l'entre-deux tours en ALPC sur le plateau de France 3 Aquitaine a été animé. Les trois candidats toujours en lice pour ces élections régionales, certainement épuisés par de nombreuses semaines de campagne se sont pourtant livré une bataille sans merci lors de cette confrontation.Arrivée deuxième lors du premier tour, trois points derrière Alain Rousset, Virginie Calmels avait préparé sa "botte secrète" pour ce débat de l'entre-deux tours. La candidate de l'Union de la Droite et des Centres a déclenché une polémique en accusant son adversaire socialiste de verser un salaire illégal à son Directeur général des Services.
Document signé de la préfecture à l'appui, Virginie Calmels a annoncé que le fonctionnaire en question touche une rémunération de 695 000 Euros pour les 6 ans de mandanture du président Rousset, soit 2,6 fois plus que le barème légal. Alain Rousset s'indigne et dénonce les méthodes de son adversaire.
Extrait du débat de l'entre-deux tours
Virginie Calmels insiste et diffuse un communiqué à la presse
"Il perçoit un traitement annuel brut de 186 415,44 €, sur la base d’un détachement sur emploi fonctionnel de DGS de région de plus de 2 millions d’habitants.Or, aux termes de l’article 6 du décret 85-1148 du 24 octobre 1985 modifié, le traitement indiciaire brut correspondant au statut du DGS s’élève à 70 565,65 € (HED 3e chevron).
Le DGS perçoit également une prime de fonctions et de résultats (administrateurs généraux) s’élevant à 58 800 € annuels, ainsi qu’une prime de responsabilité de 10 584 € et une nouvelle bonification indiciaire (NBI) de 100 points, soit 4 603 €.
La rémunération légalement justifiée du DGS s’élève donc à 144 949,65 € annuels bruts, soit seulement 74 % de la rémunération actuelle.
Il reste donc 41 465,79 € de rémunération annuelle versée illégalement – soit l’équivalent de deux postes de catégorie C, et une perte pour la Région de l’ordre de 248 795 € pour la durée d’un mandat."
La lettre présentée sur le plateau de France 3 Aquitaine par Viriginie Calmels datant du 25 Novembre 2014 est signée du préfet en poste à l'époque Michel Delpuech. Elle souligne le caractère illégal de cette rémunération.
"Aussi, je ne peux que souligner le caractère illégal de la rémunération accordée à M. F... dans le cadre du présent contrat, puisque son montant brut annuel s’élève à 186 415,44 €, soit 2,64 fois le montant maximal autorisé."
Alain Rousset réplique et insiste : "la région est totalement transparente"
Dans un communiqué, suivant l'attaque de son adversaire en plateau lors du débat, Alain Rousset tient à rétablir les faits."Rétablissons quelques vérités : le directeur général des services de la Région Aquitaine a été recruté en 2011 en bénéficiant de conditions de rémunérations identiques à celles de son prédécesseur. Les contrats de l’un et l’autre ont été explicitement validés par les Préfets successifs. Leur rémunération est d’ailleurs comparable à celle des DGS de collectivités de taille analogue si l’on prend en compte le logement de fonction et les frais de représentation dont ne bénéficient pas le DGS de la Région Aquitaine. La Région est sur ce point d’une transparence totale, comme en attestent les documents publics accessibles à tous."
Les comptes sont transparents et analysées par Cour des comptes et agences de notation : bien notés #Rousset2015
— Alain Rousset (@al_rousset) December 10, 2015
Alain Rousset contre-attaque même en épinglant les dépenses de la mairie de Bordeaux, dont Virginie Calmels est l'adjointe:
"..nos dépenses de fonctionnement sont en baisse pour la seconde année consécutive (...) Madame l’adjointe du maire de Bordeaux peutelle en dire autant lorsque l’on sait que les dépenses de fonctionnement de la Mairie de Bordeaux ont augmenté entre 2014 et 2015 de + 3,78% ?"