Jacques Curtil, membre du comité d'organisation du festival, nous fait part chaque jour de son humeur, ses coups de gueule et ses coups de coeur.
Ce à quoi on est souvent confrontés en tant qu’organisateurs, et moi en plus avec ce dont je m’occupe (l’Afrique, l’Inde), c’est à la culture du temps. Je veux parler des rendez-vous, de la présence ou non présence des gens. On donne un rendez-vous pour faire un briefing, par exemple, il y en a la moitié qui arrive à l’heure et l’autre une demi-heure plus tard.
Mais, quelque part, je le prends comme quelque chose de plutôt positif dans le sens où cela apprend à être peut-être moins speed, plus efficace, à savoir prendre le temps des choses. Cela m’a appris à avoir une sorte d’humilité par rapport à l’exigence que l’on peut avoir, d’une façon générale, avec les gens et d’être plus à l’écoute. C’est quelque chose que le festival m’a apporté, notamment en étant au contact de pays où la culture du temps n’est pas la même que chez nous.
Ce à quoi il faut s’attacher, et c’est la leçon que j’en ai tirée, c’est au respect de la parole donnée. Que ça ne se fasse pas dans l’instant, ce n’est pas très grave, mais ce qui est important c’est qu’une personne fasse ce qu’elle dit vouloir faire. Avec l’âge, j’attache de l’importance à la réalité de ce qu’on dit et pas à la temporalité des choses.
Dans le monde dans lequel on vit, il faudrait apprendre ça, d’une façon globale, et se détacher du speed, de la réactivité, et de ces nouveaux médias que la vie nous inflige et qui nous font souvent perdre plus de temps qu’en gagner.
Il faudrait pouvoir éliminer ce qui est en surplus, en superflu.
Jacques Curtil