Mercredi matin, à Clermont-Ferrand, la police a procédé à l'interpellation d'une famille du Kosovo qui souhaite demander l'asile. Les parents et l'enfant ont été séparés du grand-père, ce qui suscite l'indignation du Réseau Éducation Sans Frontières.

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A l'appel de RESF, des manifestants se sont rassemblés, mercredi en fin d'après-midi devant la préfecture du Puy-de-Dôme, pour dénoncer les conditions d'expulsion d'une famille de demandeurs d'asile. Leur interpellation s'est déroulée tôt le matin même dans un hôtel du quartier de Montferrand à Clermont-Ferrand. Il n'y a pas eu de violence mais la manière était quelque peu mouvementée selon certains témoignages. Les militants du Réseau Éducation Sans Frontières regrettent que cette famille ait été séparée.
 
C'est à 6h que les policiers sont venus chercher une famille originaire du Kosovo. Ils ont emmené le couple et son enfant de 5 ans mais pas le grand-père de 75 ans, également présent. Ce dernier se serait alors enfermé dans la chambre et aurait menacé de sauter depuis le premier étage, avant finalement de se laisser conduire au CHU Gabriel Montpied.
 "La famille avait accepté l'idée de partir en Suisse pour faire une demande d'asile comme la préfecture lui avait signifié, d'après Dominique Lavigne (militante RESF), mais il avait exprimé le souhait de ne pas être séparés", ajoute-t-elle.
 
La remise à un Etat tiers correspond à la procédure Dublin. Cet accord européen prévoit la réadmission dans le premier pays signataire par lequel transitent les personnes, en l'occurrence la Suisse, tenue d'instruire la demande d'asile. Problème, il n'y aurait pas de traces d'un passage du grand-père par ce pays. 
 
"L'administration et l'humanité, ce sont deux choses différentes" pour Maître Jean-Louis Borie. L'avocat clermontois spécialisé dans le droit des étrangers rappelle que "l'article 8 de la convention européenne des droits de l'homme protège le droit à la vie de famille". Il affirme en outre que l'on peut "imaginer une condamnation de la France par la cour européenne des droits de l'homme de Strasbourg".
 
Sollicités, les représentants de l'Etat ont décliné notre demande d'interview tout en précisant que le grand-père restait libre de ses mouvements.

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