La planète Beaujolais s'apprête à célébrer jeudi un millésime 2013 "fruité" et "gouleyant" selon les professionnels du vignoble. Comme veut la tradition, à minuit pile ce troisième jeudi de novembre, amoureux du vin et néophytes lèveront leur verre en scandant "Le Beaujolais nouveau est arrivé!".
"Nous sommes enthousiastes et optimistes", assure Jean Bourjade, délégué général de l'organisation interprofessionnelle Inter Beaujolais. "Cette année, sur les primeurs, nous avons toutes des qualités que nous recherchons: beaucoup de fruit, du croquant, du gouleyant et de la fraîcheur".Le Japon, premier marché à l'export en 2012 avec 8,8 millions de bouteilles, ouvrira les festivités avec huit heures d'avance. Pour cette 62e édition, quelque 200.000 hectolitres de Beaujolais nouveau - du gamay noir à jus blanc produit par les AOC Beaujolais et Beaujolais-Villages - doivent être écoulés sur une production totale de 700.000 hl en incluant les vins de garde du vignoble, selon Jean Bourjade.
"Le Beaujolais nouveau est un vin d'initiation: il est peu âpre, facile à boire et de ce fait invite le consommateur à découvrir davantage le monde du vin, en particulier celui du Beaujolais", poursuit le responsable, évoquant les dix crus du vignoble: Brouilly, Chiroubles, Chénas, Côte de Brouilly, Fleurie, Juliénas, Morgon, Moulin à Vent, Régnié et Saint-Amour.
Une fête populaire
Jusqu'à 10 000 touristes de l'Hexagone et de l'étranger, contre "6 000 l'an dernier", sont attendus dans le village de Beaujeu, capitale historique du Beaujolais, pour assister à la traditionnelle cérémonie des Sarmentelles et la mise en perce, selon l'Office du tourisme de la ville.Ils pourront participer à une centaine de manifestations autour de l'événement, dont un marathon en plein coeur du vignoble qui s'étend sur 18.000 hectares entre Lyon et Mâcon. A Lyon, un "immense" feu d'artifice illuminera le ciel avant que ne coule le vin.
Au-delà de la fête conviviale, les vignerons souhaitent mettre fin aux clichés qui "collent" à leur primeur superstar, considéré par ses détracteurs comme "un vin industriel". "Ce n'est pas un vin facile à faire. Il faut produire vite dans un délai court, sans affecter la qualité du produit. C'est un vrai savoir-faire et il faut redonner au Beaujolais nouveau toutes ses lettres de noblesse", insiste M. Bourjade.