Le 24 janvier, dans certaines écoles de Clermont-Ferrand, on a relevé jusqu'à 40% de taux d'absentéisme. Conséquence de la "journée de retrait de l'école". Une invitation envoyée par SMS aux parents d'élèves de maternelles et primaires. Pour dénoncer ce que certains appellent la "théorie du genre".
Certains parlent de rumeur, d'autres de légende urbaine. En tous cas, tout le monde parle de la "théorie du genre". Y compris en Auvergne.
Où plusieurs parents d'élèves de classes maternelle et primaire ont reçu un SMS dénonçant "l'enseignement de la théorie du genre" à l'école. Et leur demandant de retirer leurs enfants de l'école un jour par mois.
Plus d'une dizaine d'écoles de Clermont-Ferrand et de Thiers ont été touchées par cet appel national au boycott.
Foire aux fantasmes
Un appel lancé par Farida Belghoul, une militante proche de l'essayiste nationaliste Alain Soral. Car, selon elle, le programme "Les ABCD de l'égalité à l'école" inculquerait en toute discrétion l'idéologie du genre aux élèves, ce qui risquerait de les faire douter de leur identité sexuelle. Et ce, sans avoir consulté les parents.
En réalité, ce programme expérimenté dans une dizaine d'académies, dont celle de Clermont, a pour seul objectif de promouvoir l'égalité fille-garçon.
Les syndicats d'enseignants s'inquiètent des rumeurs et des répercussions sur leur travail. La FCPE en appelle à la responsabilité des familles.
Vincent Peillon dément
Mardi, le ministre de l'Education Nationale, Vincent Peillon, a dû intervenir en personne pour rassurer les parents et faire taire cette rumeur. Mercredi, il a demandé que les parents d'élèves qui avaient retiré leurs enfants soient convoqués.
A Clermont-Ferrand, c'est déjà fait depuis vendredi dernier. Certains chefs d'établissements ont rencontré les parents concernés. Ils ont même réussi à convaincre certains d'entre eux de remettre leurs enfants à l'école pour le reste de la journée.