2015 ne laissera pas un bon souvenir aux agriculteurs d'Auvergne. Entre baisse des prix, sécheresse, fièvre catarrhale et rats taupiers, le monde agricole a souffert tout au long de l'année, poussant la profession à exprimer à plusieurs reprises sa colère et son désarroi.
Dans le domaine agricole, l'année 2015 avait démarré avec une révolution: la fin des quotas laitiers. Cela faisait plus de 30 ans que les éleveurs devaient réguler leur production. Depuis le 1er avril, les voici – en théorie - libres de produire. Mais si l'Etat ne leur fixe plus de limite, ils doivent toujours rendre des comptes à leur laiterie.
Problème : en 2015, en lait comme en viande, les cours sont au plus bas. Les éleveurs ne gagnent pas leur vie et cela crée de la colère. Mi-juin, les producteurs de viande bloquent pendant 3 jours l'abattoir de Villefranche-sur-Allier. Les agriculteurs obtiennent une hausse de 5 centimes par kilo de carcasse. Nouveau coup d'éclat, le 13 juillet, producteurs de lait et de viande manifestent ensemble à Aurillac.
La sécheresse avant la fièvre catarrhale ovine et les rats taupiers
C'est alors qu'une calamité supplémentaire survient : la sécheresse. Toutes les cultures sont affectées. Les rendements sont en baisse. Seuls les vignerons ont pu se réjouir de cette météo très ensoleillée avec un millésime qui devrait compter parmi les meilleurs de ces dernières années.Le désarroi est grand dans la profession. Le 3 septembre, un milliers d'éleveurs auvergnats se joignent à la grande manifestation nationale à Paris. Ils obtiennent 3 milliards d'euros d'aides. Ils ne savent pas encore qu'une autre calamité les attend: le retour de la fièvre catarrhale ovine dans un élevage bovin de l'Allier le 11 septembre.
Une zone de surveillance est mise en place : en Auvergne, les animaux ont interdiction de sortir des exploitations. Et le sommet de l'élevage à Cournon doit avoir lieu sans la présence des bovins … Une campagne de vaccination est mise en place. Les exportations vers les pays acheteurs reprennent complètement mais fin octobre, le mal est fait.
Comme si cela ne suffisait pas, les agriculteurs du Cantal ont vu en 2015 leurs prairies envahies par les rats taupiers. Une catastrophe économique de plus dans ce qui restera comme une "annus horribilis" pour la profession.