A l'occasion du 70ème anniversaire de la libération des camps, c'est une exposition étonnante. Parmi les déportés, il y avait aussi des artistes. "L'art dans les camps", jusqu'au 15 mai à l'Hôtel de Ville de Grenoble.
Malgré l'effroyable entreprise de déshumanisation nazie, des déportés ont peint, écrit, dessiné dans les camps de la mort. Ils sont resté humains. Ils ont libéré leur esprit en utilisant tout ce qu'ils trouvaient. Et pour les rescapés, l'art fut aussi une thérapie, un moyen pour essayer d'oublier.Reportage JC Pain et Vincent Habran
Intervenante : Sylvie Azelart
Responsable de l'exposition
Parmi les oeuvres exposées, les aquarelles de Boris Taslitsky à Buchenwald (plus de 56 000 morts), les croquis d'Henri Gayot au Struthof en Alsace (au moins 22 000 morts), les peintures à l'huile du grenoblois Gustave Estadès, ou encore les tableaux de Marcel Peretti, l'homme qui, à Mathausen, tous les soirs pour trouver de l'espoir, contemplait la constellation d'Orion.
Des tableaux saisissants. Des documents uniques en leur genre. La vie ou plutôt la survie dans les camps, vue de l'intérieur. De véritables oeuvres d'art aussi, où l'horreur au quotidien est transcendée par la vision de l'artiste. Une expo à ne pas rater. Et qui ne vous laissera pas indemne. Vous pourrez aussi découvrir, face aux toiles, des correspondances entre détenus et familles qui nous sont miraculeusement parvenues jusqu'à nous.
"L'art dans les camps", dans le Hall d'honneur de l'Hôtel de Ville de Grenoble, jusqu'au 15 mai. A noter une soirée exceptionnelle le 30 avril au Théâtre municipal pour écouter la musique composée dans le camp de Theresienstadt, et assister à la projection du documentaire "Parce que j'étais peintre".