L'Eglise protestante unie de France (EPUdF), qui regroupe luthériens et réformés, a ouvert jeudi 14 mai à Sète (Hérault) un synode national qui pourrait autoriser la bénédiction des couples homosexuels, la décision est attendue ce dimanche 17 mai.
Deux ans après l'adoption de la loi Taubira sur le mariage des couples homosexuels, 200 délégués de la principale Eglise protestante française sont réunis autour du thème "Bénir, témoins de l'Evangile dans l'accompagnement des personnes et des couples".
Ce dimanche matin, 105 votants devaient prendre une décision sur la bénédiction des couples homosexuels.
S'ils suivent la synthèse rédigée par deux rapporteurs sur la foi de travaux menés au niveau régional, ils donneront aux 500 pasteurs de l'EPUdF la possibilité de procéder à ces bénédictions. "Cette question (...) s’inscrit dans le désir de l’Église protestante unie de France d’honorer sa vocation de témoigner de l’Évangile", écrit l'EPUdF sur son site internet.
L'EPUdF, qui incarne le courant historique du protestantisme français, revendique 110 000 membres actifs parmi 400 000 personnes faisant appel à ses services. Le mariage n'est pas un sacrement pour les protestants, mais les couples hétérosexuels unis en mairie peuvent être bénis au temple. En France, seule la Mission populaire évangélique (MPEF), une Église beaucoup plus petite que l'EPUdF, autorise un "geste liturgique d'accueil et de prière" pour les homosexuels.
Le risque de "profondes déchirures"
La perspective d'une évolution, même laissée au libre-arbitre de chaque pasteur, divise la communion luthéro-réformée. Quelque 150 pasteurs et responsables locaux opposés au projet ont lancé un "appel" à ne pas statuer "dans la hâte de répondre à la pression de la société et l'évolution de ses moeurs", brandissant le risque de "profondes déchirures".
"Quelles que soient les décisions que le synode national prendra, il y aura des déceptions", a prévenu le président du conseil national de l'EPUdF, le pasteur Laurent Schlumberger, jeudi en ouverture du synode. "Voilà donc une occasion d'exercer la fraternité qui nous est donnée, nous en avons la capacité", a-t-il conclu.