Un collectif d'anciens résistants qui a notamment compté dans ses rangs Stéphane Hessel et Raymond Aubrac s'est élevé contre le déplacement du président de la République en Haute-Savoie, ce dimanche 31 mars. En 2012, il s'était déjà élevé contre la venue de l'ex-chef de l'Etat Nicolas Sarkozy.
Le collectif "Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui" a manifesté son hostilité vis-à-vis du déplacement du président de la République aux Glières pour les 75 ans de la fin du maquis. Emmanuel Macron est attendu, d'abord à la Nécropole nationale de Morette puis sur le plateau des Glières, aux côtés de nombreux officiels ce dimanche 31 mars.
Un déplacement malvenu, selon le collectif qui organise chaque année ce rassemblement aux Glières, dénonçant notamment sa politique qui "s’apprête à remettre en cause une nouvelle fois le système des retraites par répartition". Une mesure "en grande partie issue du Conseil National de la Résistance", rappelle-t-il.
Emmanuel Macron n'est pas le seul dont la venue dérange cette association qui a compté dans ses rangs d'anciens résistants comme Stéphane Hessel et Raymond Aubrac. L'ex-président de la République Nicolas Sarkozy sera également présent à cette commémoration, ce que le collectif dénonce une nouvelle fois.
Car quand il était encore à l'Elysée, Nicolas Sarkozy s'était déjà rendu plusieurs fois aux Glières pour ces commémorations, ce que le collectif "Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui" dénonçait en 2012, qualifiant sa visite de "coup électoral". L'ex-président "se sera servi de la Résistance mais n'aura pas servi la Résistance", dénonçait le CRHA, estimant que "jamais un président de la République n'aura autant bafoué les valeurs du Conseil National de la Résistance".
L'espoir d'un "mea-culpa"
Aujourd'hui, en plein mouvement des "gilets jaunes", "les attitudes et des faits" d'Emmanuel Macron seraient "aux antipodes de ceux souhaités et mis en place à la Libération", selon le collectif qui émet deux hypothèses. Soit cette visite est la preuve "d’une méconnaissance de la pensée politique de la Résistance", soit il s’agit d’un "mea-culpa quant à sa politique", auquel cas l'association soutiendra ce déplacement.
Emmanuel Macron a été invité à cette commémoration par l’association des Glières et le président du Conseil départemental, Christian Monteil. Gérard Métral, le président de l’association, se félicite de ce déplacement car peu de présidents en exercice sont venus sur ce haut lieu de la Résistance en Haute-Savoie. Il y a eu notamment le Général De Gaulle, Vincent Auriol en 1947 et François Mitterrand en avril 1994. Nicolas Sarkozy est, lui, venu plusieurs fois en visite privée.
Une centaine de maquisards ont été tués sur le plateau des Glières en 1944. Un site qui regroupait environ 400 résistants retranchés, dont beaucoup ont été fusillés par la Milice aux ordres du régime de Vichy, appuyée par l'armée allemande. Les combats des Glières, dont l'ampleur est parfois contestée, sont entrés, depuis, dans la légende de la Résistance française. Pour l'occasion, 500 Écoliers de la Haute-Savoie sont attendus autour du président ce dimanche. Certains d'entre eux iront fleurir les tombes des Résistants durant la cérémonie.