Jeudi 1er avril, l’avocat de Cécile Bourgeon a plaidé la remise en liberté de la mère de Fiona devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel du Rhône. Une décision sera rendue le 22 avril. Elle a été condamnée à 20 ans de réclusion criminelle pour les coups portés à sa fille.
Jeudi 1er avril, la chambre de l’instruction de la cour d’appel du Rhône examinait la demande de remise en liberté de Cécile Bourgeon, la mère de la petite Fiona. Elle a été condamnée à 20 ans de réclusion criminelle en décembre 2020 pour avoir porté des coups fatals à sa fille en 2013, à Clermont-Ferrand. Son ex-compagnon et co-accusé Berkane Makhlouf a été condamné à 18 ans de réclusion.
Contacté par téléphone, l’avocat de Cécile Bourgeon, Me Renaud Portejoie, explique : « Lorsqu’elle a été incarcérée en décembre, elle a, sur mes conseils, immédiatement régularisé une demande de mise en liberté. Elle demeure présumée innocente et du fait du pourvoi en cassation, elle est en détention provisoire. Elle n’est pas condamnée définitivement. On espère un nouveau procès. Dans l’attente de ce potentiel procès, elle demande à être placée sous contrôle judiciaire ».
Cécile Bourgeon a déjà purgé 70 mois de détention provisoire
Afin de plaider la remise en liberté de sa cliente, Me Renaud Portejoie avance plusieurs arguments : « La détention provisoire est régie par des principes. On ne peut être maintenu en détention que s’il y a des risques de fuite, de pressions, de trouble à l’ordre public. Concrètement, Cécile Bourgeon a déjà purgé 70 mois de détention provisoire. Je considère que la détention a excédé une durée raisonnable. Il n’y a aucun risque de fuite, de trouble à l’ordre public. Elle a déjà été libérée il y a 2 ans et elle a fait 22 mois libre. Elle s’est présentée aux convocations, à son procès, alors qu’elle connaissait le risque judiciaire. Il n’y a absolument aucun risque à la laisser dehors dans l’attente de la décision de la cour de cassation ».
Il n’ y a rien qui justifie qu’elle soit maintenue en détention
Le parquet général s’est opposé à une remise en liberté et a mis en avant un risque de fuite et un trouble à l’ordre public potentiel. « Je n’ai pas souvenir d’une indignation nationale. Cela a scandalisé certains, comme tout fait divers, mais il n’y a pas eu de trouble particulier lorsqu’elle a été libérée. Personne ne s’en est ému outre mesure. Il n’ y a rien qui justifie qu’elle soit maintenue en détention » rétorque l’avocat de Cécile Bourgeon. Il précise : « Physiquement, Cécile Bourgeon est bien, elle est mieux. Elle est combattive. Elle est toujours dans le même état d’esprit. Elle était présente ce matin. Elle n’a pas dit grand-chose. Elle est déterminée à ce que la décision de la cour d’appel du Puy-de-Dôme soit confirmée. Elle assume sa responsabilité, c’est une mauvaise mère qui n’a pas su protéger ses enfants. Mais elle n’a jamais porté le moindre coup. Elle se battra jusqu’au bout pour que cette vérité soit consacrée ».
Une fillette qui disparaît en 2013
Le couple Bourgeon-Makhlouf, toxicomane à l'époque, avait signalé la disparition de Fiona le 12 mai 2013, faisant croire à un enlèvement dans un parc de Clermont-Ferrand. Après quatre mois d'enquête, ils avaient avoué que la fillette était morte et enterrée près d'un lac. Le corps n'a jamais été retrouvé. Depuis, Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf se sont rejeté la responsabilité du décès. Jugés en première instance en 2016, la première avait été acquittée des coups mortels et condamnée à cinq ans de prison pour avoir menti, le second écopant de 20 ans de réclusion. En appel, les deux accusés ont été condamnés à 20 ans en 2018. La Cour de cassation a annulé cet arrêt de la cour d'assises de Haute-Loire en 2019, renvoyant l'affaire devant celle du Rhône fin 2020.
Cécile Bourgeon sera fixée sur son sort le 22 avril. Elle a regagné sa cellule de la prison de Corbas.