L'immunité parlementaire du député de l'Ain Damien Abad a été levée à l'unanimité du bureau de l'Assemblée nationale. L'élu est visé par des accusations de viol.
L'immunité parlementaire du député et ancien ministre Damien Abad, visé par des accusations de viol, a été levée. Les participants du bureau de l'Assemblée nationale réunis ce mercredi 24 mai ont expliqué avoir pris cette décision à l'unanimité
La justice a fait cette demande de levée d'immunité dans le cadre d'une enquête préliminaire en cours à Paris.
Pour Damien Abad, "cette décision est conforme à ma demande, faite la semaine dernière, de levée de mon immunité parlementaire afin de pouvoir être entendu comme n'importe quel autre citoyen. Je vais désormais pouvoir me défendre sans relâche pour prouver mon innocence et laver mon honneur."
Plusieurs accusations de viol
Le 27 juin dernier, une plainte pour tentative de viol était déposée contre Damien Abad, alors ministre des Solidarités. Ce dernier répliquait aussitôt en déposant une plainte pour dénonciation calomnieuse.
Il ne s'agit pas de la première plainte pour viol contre le député de l'Ain. En 2012 et 2017, deux plaintes déposées par une autre plaignante ont été classées sans suite, pour "carence de la plaignante", puis "faute d'infraction suffisamment caractérisée".
Un autre signalement avait été effectué par l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles par une autre femme pour des faits remontant à 2010, mais le parquet de Paris avait indiqué ne pas ouvrir d'enquête "en l'état", faute "d'élément permettant d'identifier la victime des faits dénoncés".
Même en politique l’omerta s’agissant des violences faites aux femmes doit cesser.
Me Raphaële BialkiewiczAvocate de la dernière plaignante
De son côté, Me Raphaële Bialkiewicz, avocate de la plaignante qui a déposé plainte en juin dernier, précise que "le bureau de l’Assemblée nationale est seul décisionnaire de la levée ou non de l’immunité d’un député. Le député ne peut lui-même y renoncer. Quant à la décision du bureau de l’Assemblée nationale décidant de la levée de l’immunité parlementaire de M. Abad, il s’agissait d’une étape attendue, indispensable à l’audition du mis en cause, elle démontre que personne n’est au-dessus des lois. Même en politique, l’omerta s’agissant des violences faites aux femmes doit cesser. Nous attendons désormais l’ouverture d’une information.”
Du fait de cette décision du bureau de l'Assemblée, sa plus haute instance collégiale, le député (apparenté Renaissance) peut être placé en garde à vue.
Avec AFP.