C'est une pollution qui inquiète des riverains de l'aéroport Saint-Exupéry depuis pas mal d'années. Non loin des pistes, les plans d'eau sont parfois maculés de dépôts. Les études d'une association prouvent qu'il s'agit d'hydrocarbures. L'aéroport estime qu'il n'y a pas de liens avec les avions.
Depuis 2016, des riverains de l'aéroport Saint-Exupéry, côté Ain, signalent des dépôts suspects à la surface des étangs du secteur, notamment sur Thil. D'autres pointent des salissures inexpliquées sur les abris de piscines par exemple. Le tarmac étant à deux pas, ces voisins ont tout de suite fait le lien avec les survols. L'association de défense de ces riverains, l'Acenas, a alors commandé une étude à un laboratoire lyonnais. Les conclusions, publiées en 2017, ont indiqué la présence de naphtalène, pyrène, phénanthrène et fluoranthène, présents dans le kérosène.
Dans la foulée, l'aéroport a mené sa contre-expertise, sur demande de la préfecture du Rhône. Un résumé a été communiqué l'été dernier, dans le magazine Dialogue. Il conclut à l'absence d'impact des vols sur la qualité de l'eau. Dans une interview publiée courant novembre dans Le Progrès, le directeur du développement durable, Lionel Lassagne, explique même que "sur une journée avec énormément de survols on ne retrouve aucune trace d'hydrocarbure et sur des jours sans survol, on retrouve des traces d'hydrocarbures et encore en quantité infime".
Des conclusions qui font aujourd'hui bondir les riverains. Par l'intermédiaire de l'Acenas, ils espèrent désormais obtenir une enquête diligentée par la police de l'eau. La balle est dans le camp de la préfecture.
Aux abords de l'aéroport Lyon Saint-Exupéry, des riverains ont repéré des traces d'hydrocarbures qu'ils attribuent aux survols. L'aéroport dément.
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