À Lyon le 10 décembre, la justice administrative a annulé la fermeture de la base de loisirs des Cascades, sur la commune de Trévoux, dans l'Ain. Cette décision pourrait avoir des conséquences sur la réalisation du parc de loisirs Dinopédia. Le projet pourrait être menacé de ne jamais voir le jour.
Délibération illégale, fermeture annulée
"Les Cascades, c’est un magnifique site ouvert en 1999, et qui accueillait chaque été 60 000 visiteurs en moyenne. C’était un moteur du tourisme de Trévoux et du sud-ouest de l’Ain (...) un havre de fraicheur, de calme", ont écrit quatre conseillers municipaux d'opposition de Trévoux dans un communiqué de presse du 16 décembre.
La décision de fermeture du parc des Cascades avait été votée en conseil municipal, en mars 2023. Une délibération attaquée par les opposants au projet Dinopédia devant la justice.
Dans son jugement du 10 décembre, le tribunal administratif de Lyon a annulé la délibération du 29 mars 2023 "par laquelle le conseil municipal de la commune de Trévoux a décidé la fermeture de la base nautique des Cascades pour la saison d'été 2023".
Le tribunal a estimé que les conseillers municipaux n’avaient pas disposé d’une information suffisante. À Trévoux, l'opposition minoritaire n'a pas manqué de se réjouir. "Lors de cette séance, les conseillers municipaux n'ont eu aucune information préalable, comme c'est la règle (...) le Maire, oralement, a dit : il y a un déficit structurel. Or, au cours des 10 années précédentes, il y a eu un excédent de plus de 400 000 euros de l'exploitation. L'absence de documents a été un élément essentiel (...) le tribunal a déclaré illégale cette délibération," a détaillé Michel Raymond, conseiller municipal.
Une première étape
La fermeture du site des Cascades a ouvert la porte au projet Dinopédia. Mais aujourd'hui, la cession du site à un particulier pourrait être compromise. Le tribunal a en effet déclaré "illégale la délibération du conseil municipal, ouvrant la voie à une annulation notamment de la cession du site au propriétaire de Dinopédia". Cette décision de justice ne serait donc pas sans conséquences sur le projet de parc à thème qui devait s'installer en lieu et place de la base nautique.
C'est un château de cartes. On a fait tomber les premières cartes. Normalement le reste doit tomber, mais il faut que les tribunaux se prononcent.
Michel RaymondConseiller municipal de Trévoux
La bataille juridique dure depuis plus d'un an et demi. Pour Michel Raymond, si c'est une première victoire du camp des opposants aux parcs de dinosaures, la guerre est cependant loin d'être gagnée. "Le droit administratif est compliqué. Chaque décision doit être attaquée. Il y a un recours contre la vente elle-même. Nous allons utiliser le fait que le site est toujours juridiquement ouvert. Et qu'il ne pouvait pas être vendu, étant dans le domaine public", explique ce dernier.
Projet polémique
La décision du tribunal administratif de Lyon va-t-elle porter un coup fatal au projet ? Les opposants ne veulent pas crier victoire trop vite. D'autant que dans le camp adverse, on reste confiant. Le maire, Marc Péchoux ne baisse pas les bras. À l'instar du porteur de projet, "toujours motivé", selon l'édile. "On y croit beaucoup, le conseil municipal et la grande majorité des Trévoltiens restent persuadés que c'est un bon projet touristique pour la ville, qui va amener de l'activité, faire travailler les commerces", explique l'élu. Ce dernier affiche sa détermination malgré les oppositions et les recours. "On ira au bout du projet (..) Des fois, c'est difficile, mais il faut tenir bon", affirme-t-il.
Le projet Dinopédia était déjà ralenti depuis plusieurs mois en raison de l'opposition des riverains et des associations de protection de l'environnement. Les travaux étaient en pause après un arrêté pris par la DREAL (Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) en mai dernier. Les autorités avaient demandé des études environnementales complémentaires.