Un drone intercepté après un survol du centre pénitentiaire de Bourg-en-Bresse

Un drone a été saisi par la police après avoir survolé le centre pénitentiaire de Bourg-en-Bresse, dans l'Ain, samedi 6 avril. L'appareil était chargé d'un colis qu'il a probablement tenté de "livrer" à un détenu.

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Samedi 6 avril au matin, vers 10h45, un drone a fait un aller-retour au-dessus du centre pénitentiaire de Bourg. L'appareil transportait un téléphone portable, selon nos informations. 


Il n'a pas réussi à larguer son colis

Le drone a d'abord survolé le centre, il s'est ensuite dirigé vers le bâtiment de la Maison d'Arrêt. L'appareil, de la marque "Phantom", a terminé sa course sur un toit. Selon Manuel Ciges, délégué du syndicat pénitentiaire Force Ouvrière, le drone "a dû avoir un problème et n'a pas réussi à larguer son colis". 

Des surveillants pénitentiaires avait repéré l'engin depuis un mirador, et prévenu la police. Ils avaient également signalé la présence d'une camionnette suspecte garée à proximité de la prison. Alors que les forces de l'ordre approchaient du secteur, le véhicule a brutalement quitté les lieux, après que le pilote a tenté de récupérer son drone. C'est sûrement une perte de contrôle, dans la précipitation, qui a engendré l'atterrissage express. 
 

Le drone intercepté

Dans son opération de repli, le drone a visiblement percuté un obstacle et perdu une hélice avant de se crasher. Cet incident a permis aux policiers de saisir l'engin, ainsi que son colis. Une enquête est ouverte pour tenter de retrouver le propriétaire. Les saisies de ce type d'engin restent rares, car ils sont parfois difficiles à détecter. Pourtant, les survols se multiplient en France au-dessus des sites pénitentiaires. Les "livreurs-malfaiteurs" opèrent malgré la présence accrue de filets anti-projections. C'est même la présence de ces filets, -pour empêcher de jeter des choses à l'intérieur de la prison-, qui indirectement favorise l'utilisation des drones. 

Les agents, eux, n'ont pas le droit de tirer sur les aéronefs, en raison de la portée de leurs tirs. Il y a des habitations à proximité. 
 

Des survols de plus en plus fréquents

Sur ce site, plusieurs survols ont été comptabilisés ces dernières années. "On en voit au moins deux fois par an, et encore on ne voit pas tout!", rapporte un membre de la direction de la prison. Logiquement, les survols ne sont pas détectés en pleine nuit. Au centre pénitentiaire de Bourg, dès 2015 un drone de grande envergure, plus d'un mètre, avait été signalé au-dessus de la prison. En mars 2017, un drone avait aussi été retrouvé détruit à l'intérieur de la prison de Villefranche-sur-Saône, probablement brûlé après une livraison. L'un de ces engins avait également réussi à se poser avec un colis accroché au centre d'une cour du centre pénitentiaire de Valence, en août 2017. 
 

Un défi pour la sécurité des prisons

"Apparemment, cette fois c'était un téléphone portable, mais ça pourrait très bien être autre chose", pense un membre du service pénitentiaire. De la drogue et même des armes pourraient ainsi être acheminées jusqu'aux détenus. "On peut tout imaginer, une bombe pourquoi pas?", ajoute un délégué syndical.  

Contactée sur le sujet, l'Administration pénitentiaire précise que des expérimentations sont en cours au niveau national pour "repousser" les drones. Une start-up française a notamment mis au point une sorte de gros fusil qui vise le drone et permet de prendre son contrôle. Une autre a créé un détecteur qui détermine où est posté le pilote. 

Reportage de Franck Grassaud et Thierry Swidersky
 
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