Lors de son dernier conseil municipal la commune du Plateau d'Hauteville dans l'Ain a voté la vente de caveaux d'occasion à des tarifs très avantageux.
Le secteur funéraire s'est ouvert au marché de l'occasion. Le 25 octobre 2023, la municipalité du Plateau d'Hauteville dans l'Ain a autorisé la vente de caveaux d'occasion.
"Recycler, c'est dans l'air du temps !", affirme Jacques Drhouin, maire délégué de Plateau d'Hauteville. L'élu arpente le cimetière de sa commune et signale une dizaine de tombeaux vides bientôt disponibles à l'achat d'occasion.
Habituellement, lorsqu'une concession expire et que les proches du défunt ne renouvellent pas le bail, le caveau est détruit. Les restes du corps sont mis à l'abri dans un ossuaire.
Moitié moins cher
Désormais, l'offre permet d'acquérir un tombeau à moindre coût, le montant étant diminué de moitié. Un caveau d'occasion serait estimé à 800 euros en moyenne contre 2 000 euros pour du neuf.
"Les tarifs sont avantageux puisque l'emplacement reste le même, le caveau est déjà construit et il y a moins de manutention des services funéraires. Il suffit de l'équiper et de mettre le défunt à l'intérieur", détaille le maire délégué.
Fixés par les communes, les tarifs varient d’un endroit à l’autre. Les places sont en général plus chères dans les grandes villes (entre 7 000 et 9 000 euros), qu’en zone rurale. Mais la durée de concession, la surface et le nombre de places prévues jouent également sur le montant.
Une proposition méconnue
L'offre paraît surprenante. Plusieurs villes de la région ont toutefois fait ce choix, comme à Bourg-en-Bresse où depuis 2021, la mairie propose l'achat de caveaux ayant déjà servi. Le cimetière compte 12 800 emplacements et les prix de l'occasion y sont divisés par trois. L'offre s'adresse aux familles ayant de faibles revenus.
Si les places ne sont pas chères, les ventes restent rares. "Depuis trois ans nous avons vendu seulement trois caveaux d'occasion", confirme Carole Gabon, responsable des opérations funéraires à la ville de Bourg-en-Bresse. Car les concessions reprises par la collectivité ne sont pas nombreuses et parmi elles, peu disposent d'un caveau. Quand c'est le cas, il est souvent de petite taille, "or les cercueils sont plus grands de nos jours".
Le marché de la seconde main est tendu, même au cimetière. Dans d'autres régions de France, des entreprises proposent déjà le recyclage de pierres tombales.