La Dombes, longtemps sableuse et marécageuse, est aujourd'hui une terre fertile et gourmande

Première région piscicole en eau douce de France, la Dombes a longtemps été une terre infertile et source de nombreuses maladies. À la fin du XIXe siècle, les moines s'installent sur le territoire aindinois. Ils fondent l’Abbaye Notre-Dame-des-Dombes, à l'origine de la Dombes, son poisson, son fromage, ses confiseries telle que nous la connaissons aujourd'hui.

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Entre la Bresse et le Bugey, la Dombes regorge aujourd’hui de ressources. Du fromage, de la musculine, confiserie exclusivement préparée dans la région, mais surtout des carpes et autres poissons d’eau douce. Première région piscicole en eau douce de France, qui lui vaut son surnom de région "aux mille étangs", la Dombes a dû s’adapter à la géographie de son territoire.  

"C’était un territoire sableux, argileux et marécageux jusqu’au XIXᵉ siècle", explique Philippe Arial, historien responsable de l’Abbaye Notre-Dame-des-Dombes. Résultat, quand il pleut, l’eau reste à la surface, ne pénètre pas bien la terre et la rend infertile. Les denrées alimentaires se font rares et les maladies se développent avec l’humidité ambiante.

"J’assainirai les eaux et elles ne seront plus mortifères"

"C’est grâce aux moines que tout a été assaini ici et que l’économie s’est développée", explique Philippe Arial. "En 1863, à la demande de l’évêque de Belley, Mgr de Langalerie, 40 moines sont arrivés en s’installant dans la prière et dans le travail de la terre", souligne l’historien. 17 ans plus tard, ils ne sont pas moins de 118 ecclésiastiques.

"Cela a permis avec la population locale tout un travail pour assainir les eaux", ajoute-t-il, mettant ainsi en valeur la devise écrite gravée sur le fronton de l’Abbaye : "J’assainirai les eaux et elles ne seront plus mortifères".

Dans cet espace de 200 hectares en plein cœur de la Dombes, des hommes et des femmes célibataires, mais aussi des familles s’investissent pour faire perdurer le "travail entamé par les moines, il y a près de 100 ans avec la population locale et qui donne la Dombes d’aujourd’hui".

Plus qu’un lieu de prière, un lieu de travail de la terre

Dans la prière, face aux 72 vagues dessinées sur les vitraux de l’Abbaye pour rappeler la puissance piscicole de la région, mais aussi dans la forêt et la ferme. "Plusieurs d’entre nous travaillent la terre chaque jour et essayent de valoriser nos produits pour en vivre et de faire des produits qualitatifs", souligne Pascal Bernier, responsable de la fromagerie de Notre-Dame-des-Dombes.  

Avec son troupeau de 80 vaches, le fromager transforme chaque année 60 % de sa production laitière, ce qui équivaut à 220 000 litres de lait, bio, entier et cru. Parmi ses produits phares, on retrouve la tomme de Dombes, le Dombiste, dernier-né qui vient d’obtenir une médaille d’or.

"Ça fait deux ans que l’on travaille dessus pour le mettre au point. On travaille avec un caillé qui doit rester très tendre et souple, qui se rapproche du reblochon, mais à la manière de la Dombes", explique Pascal.

La musculine, une confiserie 100 % locale

Ces produits sont à retrouver dans la boutique de l’Abbaye, au côté de la Musculine, produit emblématique de la région. Cette confiserie, exclusivement préparée dans la Dombes, est née en 1867 à l’initiative du docteur Guichon. Composée de viande de bœuf produite sur place, de gelée de coings, de miel et d’orange, la musculine est avant tout un produit énergétique utilisé notamment lors de la Seconde Guerre mondiale.

"C’est vraiment un ancien produit. Aujourd’hui, encore beaucoup de sportifs l’utilisent. Les gens locaux le connaissent très bien. Les cyclistes, les gens qui font du trail, qui vont en montagne, tous l’ont adopté", conclut Philippe Arial, ajoutant que la pâte de fruit a participé à l’exposition universelle l’année de sa création, sous le pavillon français. Une fierté pour la région. 

À découvrir dans "Nos terres gourmandes", samedi 8 avril à 11h30 sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, puis en replay sur france.tv

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