Les anti-nucléaires ont manifesté, ce dimanche 3 octobre, aux abords de la centrale du Bugey. Objectifs : refuser la prolongation des réacteurs et s'opposer d'ores et déjà à la construction de deux nouveaux réacteurs EPR.
Ils étaient un peu plus de 500 à avoir répondu à l'appel de la coordination Stop Bugey, composée d'organisations rhônalpines, bourguignonnes et suisses, en ce dimanche après-midi. Dans la foule, une dizaine d'élus locaux et régionaux, principalement d'EELV et de La France Insoumise. La députée LFI du Val-de-Marne Mathilde Panot, était notamment là, tout comme le candidat NPA à l'élection présidentielle, Philippe Poutou.
Trop vieux et trop dangereux
À Saint-Vulbas, près de la centrale du Bugey, ils ont réaffirmé leur opposition à une prolongation des réacteurs vieillissants. La possible installation de deux nouveaux réacteurs EPR et l'entreposage de déchets radioactifs inquiètent aussi ces militants anti-nucléaires.
Pour les manifestants, ce site est symbolique : la centrale nucléaire du Bugey, avec ses 42 ans de fonctionnement, est désormais la plus ancienne de France. Elle a dépassé la durée de vie initiale programmée et constitue, pour ses détracteurs, "une menace pour la population", à une trentaine de kilomètres de l'agglomération lyonnaise.
C'est reparti pour 10 ans
Pour mémoire, le 25 février dernier, l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) avait rendu un avis où elle considérait que "l'ensemble des dispositions prévues par EDF et l'ASN (...) ouvrent la perspective d'une poursuite de fonctionnement de ces réacteurs pour les dix ans qui suivent leur quatrième réexamen périodique".
Une position qui a fait bondir les écologistes, et qui pourrait revenir alimenter les débats dans la perspective de l'élection présidentielle, où les questions environnementales semblent vouloir s'inviter.
Peur de nouveaux réacteurs
Le collectif anti-nucléaire demande donc la mise à la retraite de ces réacteurs plus que quadragénaires, et leur non prolongation jusqu'à 50 voire 60 ans, comme l'imaginent certains.
Les militants refusent aussi de voir s'implanter deux nouveaux réacteurs EPR sur le site. Selon eux, la menace plane puisque EDF cherche à acquérir des terrains dans le secteur.
Un site de stockage "provisoire" indésirable
Les manifestants ont également dénoncé l'implantation d'un site de stockage provisoire (ICEDA) depuis 2020. Sur ce site sont réceptionnés, conditionnés et stockés des déchets d'exploitation des réacteurs en fonctionnement ou issus du démantèlement des vieux réacteurs, comme le réacteur n°1 de la centrale, dit de la filière UNGG (Uranium Naturel Graphite Gaz), arrêté depuis 1994 et actuellement en cours de "déconstruction".