Crimes de Montluçon : au premier jour des assises de l'Allier, le "calvaire" des victimes à la barre

Deux jeunes sont jugés depuis ce lundi 18 novembre devant la cour d'assises de l'Allier pour les meurtres de Montluçon. Ils sont accusés d'avoir "sauvagement" tué trois retraités et violé une jeune femme en mars 2017. Au premier jour du procès, les enquêteurs sont revenus sur une "violence rare".

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"Une violence extrêmement rare" : les enquêteurs ont raconté le calvaire des victimes, lundi 18 novembre, devant la cour d'assises des mineurs de l'Allier. Deux hommes de 20 et 21 ans, accusés d'un viol et des meurtres de trois personnes âgées en mars 2017, y comparaissent jusqu'à la fin de la semaine pour l'affaire des meurtres de Montluçon. La cour d'assises de l'Allier a décidé dans la journée d'hier que l'audience sera finalement ouverte au public. L'audition de la victime du viol et des experts témoignant à ce sujet se fera toutefois à huis clos.

Les accusés - l'un vêtu d'une veste noire, l'autre d'une chemise sombre - sont restés impassibles, baissant parfois la tête, tout au long de l'énoncé des faits qui leur sont reprochés. Se disant "prêts à répondre aux questions" à l'ouverture de l'audience, ils ne se sont pas adressés aux familles des victimes. "Chacun a fait ce qu'il a fait", a déclaré Zaki A.T., le plus âgé.

Le 3 mars 2017, il avait, avec un de ses amis, torturé et tué Ginette et Massimo Degl'Innocenti, 85 et 71 ans, ainsi que Jeannine Ponce, 74 ans. Coups de pied dans le ventre, coups de couteau et de marteau, bouteille en verre brisée sur la tête, bombes insecticides vidées dans la bouche : leur "calvaire" et les "sévices" subis témoignent d'un "déferlement de violence gratuite", a estimé un policier à la barre.
 

"Eux racontent être entrés pour voler mais je ne suis pas certain que ce soit pour des raisons d'argent. Les faits peuvent difficilement être expliqués à mon niveau", a souligné un autre enquêteur. Zaki A.T. et son partenaire auraient profité des portes laissées ouvertes pour pénétrer chez les victimes, toutes vivant dans des conditions modestes. Les deux auteurs leur auraient seulement dérobé quelques euros.

"On a agi ensemble"

Ginette Degl'Innocenti, dépendante et alitée depuis un accident vasculaire cérébral, avait été retrouvée inanimée dans son lit médical, victime de nombreuses blessures : "Elle était dans l'incapacité de se défendre, de se déplacer, de s'exprimer", a expliqué un enquêteur. Jeannine Ponce, dont le corps a été retrouvé "baignant dans le sang", était, elle, sous assistance respiratoire. 
    

J'appelle cela une exécution. Ces personnes étaient sans défense. C'est comme si elles avaient été pieds et poings liés", s'est emporté un policier.


Entendu en fin de journée, le plus jeune des accusés a tenté de minimiser sa participation, reconnaissant "six coups de pied" à M. Degl'Innocenti, "deux gifles" et "deux petits coups de bouteille" à son épouse. "J'étais alcoolisé...", a-t-il simplement avancé.

Je sais que je vais passer ma vie en prison. Je n'ai aucune raison de mentir. Ce que j'ai fait est impardonnable", a-t-il dit.


Zaki A.T. était également alcoolisé et assure avoir bu "deux litres de whisky". Lundi, il a admis avoir donné "des coups de couteau, deux fois, trois fois" à Massimo Degl'Innocenti. Mais, il a nié "être entré dans la chambre" de sa femme. Pressé par les avocats de la défense de dire la vérité aux familles des victimes, il a fini par lâcher : "On est sortis ensemble, on a bu ensemble, on a agi ensemble".

Le plus âgé encourt la réclusion à perpétuité


Une jeune femme avait été violée, dans la nuit du 11 au 12 mars dernier, à plusieurs reprises dans son appartement devant son compagnon violenté et séquestré, la même nuit que le meurtre de Mme Ponce. Les enquêteurs ont rapidement découvert que les deux affaires étaient liées. La victime de viol sera également entendue pendant cette semaine de procès.

Les accusés, originaires de Mayotte, ont reconnu être des consommateurs réguliers d'alcool et de cannabis. Ils avaient été envoyés en métropole par leurs familles à l'adolescence, l'un pour lui "éviter les mauvaises fréquentations", l'autre en raison de son comportement.

Le plus jeune a déjà été condamné à huit mois d'emprisonnement, notamment pour violence avec arme ; le second a plusieurs fois été condamné pour vol. Ils comparaissent notamment pour "meurtres accompagnés ou suivis d'actes de torture ou de barbarie" et "viol en réunion".

Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité pour le plus âgé, jusqu'à 30 ans de réclusion pour celui qui était mineur au moment des faits.
 
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