Allier : l’une des plus belles collections privées de mode française vendue aux enchères à Moulins

Les 22 et 23 septembre prochains, la collection de robes et de chaussures de Gilles Labrosse sera vendue aux enchères à Moulins dans l’Allier. Ce collectionneur aujourd’hui disparu avait accumulé un fonds de plus de 700 objets de mode.
 

C’est une vente aux enchères exceptionnelle qui va se tenir à Moulins dans l’Allier les 22 et 23 septembre prochains. Environ 700 lots vont être proposés aux passionnés : des robes et des chaussures qui permettent de remonter la mode au fil du temps. Marie-Mathilde Sadde-Collette, commissaire-priseur, sera aux manettes pour cette vente. Elle rappelle le côté remarquable de la collection : « C’est une collection très importante en quantité mais aussi en qualité. Chaque pièce est quasi exceptionnelle par son ancienneté, par sa condition de conservation, par son état, par sa rareté. A travers la collection, on arrive à exposer toute l’évolution de la mode, en partant de la fin du XVIIe siècle, en couvrant l’ensemble du XVIIIe, jusqu’au XIXe siècle pour arriver au XXe siècle, avec des robes des années 50 ». Elle ajoute : « D’après l’expert, cela fait au moins 30 ans qu’il n’y a pas eu de vente aux enchères consacrée à une collection complète avec autant de vêtements sur le XVIIIe et sur le XIXe siècle ».

La collection de Gilles Labrosse

Cette collection a appartenu à Gilles Labrosse. Il a patiemment glané sur le marché de l’art, pendant 50 ans, les plus extravagants vêtements, chaussures et accessoires de mode, avec le goût affirmé d’un amateur d’art de haut niveau. Marie-Mathilde Sadde-Collette en dresse le portrait : « Le collectionneur, Gilles Labrosse, habitait en Saône-et-Loire. Il était photographe de formation. A Digoin, il y a une vingtaine d’années, il avait créé un musée privé "le Musée de la mode retrouvée", dans un hôtel particulier. Il était passionné de mode et de couture. Toute sa maison était envahie par la collection. Il y organisait régulièrement des expositions temporaires. Il a constitué cette collection par 50 ans de chine et de recherches. Il avait acheté sa première robe à l’âge de 15 ans et était fasciné par l’architecture des vêtements ». La commissaire-priseur précise : « Malheureusement il a mis fin à ses jours en septembre 2019. Il a laissé un petit mot en demandant à ce que sa collection soit dispersée aux enchères publiques. Je trouve que c’est un geste à souligner de la part d’un collectionneur, un geste particulièrement généreux dans le sens où il a voulu redonner à chacun la possibilité d’avoir le plaisir d’acquérir une belle pièce. Ces vêtements vont repartir vers des collections privées ou vers des institutions françaises ou étrangères ».

Des pièces de grands couturiers

Parmi les pièces les plus remarquables, il y a des robes dites à la Polonaise, du XVIIIe. Elles sont très étonnantes par leur architecture. Des robes signées Dior, Chanel, Balenciaga, Givenchy et Balmain seront aussi mises en vente. La collection de chaussures et de souliers est aussi exceptionnelle. Le total d’estimation de la vente se porte entre 300 000 et 500 000 euros. Les pièces mises en vente attireront des acheteurs français et étrangers. Marie-Mathilde Sadde-Collette affirme : « Il y aura des curieux mais surtout des collectionneurs privés et des musées. Plusieurs représentants de musées français ou internationaux se sont fait connaître. Il y a des pièces importantes, rares et de qualité internationale, qui ont leur place dans les plus grands musées de mode ».

Une exposition ouverte au public

Le catalogue est déjà en ligne. Le public pourra découvrir l’exposition à partir du 12 septembre, tous les après-midi, et ce jusqu’au 21 septembre, à l’espace Villars, à proximité du CNCS. Il y a 700 m² d’exposition. A quelques jours de la vente, la commissaire-priseur ne cache pas son impatience : « La vente est annoncée sur les réseaux sociaux et cela bouge énormément. Les Français et les étrangers ont déjà énormément de questions, demandent beaucoup de catalogues. J’ai hâte d’installer tout cela et de voir le plus large public venir et apprécier la collection. Je trouve cela très beau d’avoir la chance, en tant que commissaire-priseur, de redonner vie à chacune de ces robes. La vente aux enchères n’est pas une fin, c’est une nouvelle vie ». D’autres ventes aux enchères de la collection suivront, notamment pour des pièces plus vintage.
 
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