Devant une grande surface d’Yzeure, près de Moulins, des agriculteurs se sont rassemblés pour mettre la pression sur les futures négociations des prix de leurs produits. Ils sont venus de toute l’Auvergne pour manifester ce jeudi 24 janvier, certains depuis la veille au soir.
Depuis mercredi 23 février, des dizaines d’agriculteurs manifestent devant une grande surface d’Yzeure, à côté de Moulins. Répondant à un appel national, ils sont venus de toute l’Auvergne pour faire entendre leur voix et peser dans la balance des négociations : « On est en pleine négociation commerciale entre les industriels et les distributeurs. La date butoir est le 28 février. A l’occasion de l’ouverture du Salon de l’Agriculture et sachant que pour appliquer la loi Egalim, il faut absolument que les distributeurs acceptent les hausses liées à nos coûts de production, on a décidé de lancer un mouvement de blocage des centrales d’achat pendant 2 ou 3 jours, histoire de mettre la pression sur ces négociations. Maintenant, la politique des prix bas, ça suffit, il faut absolument tenir compte de nos coûts de production », explique le président de la FNSEA de l’Allier Christophe Jardoux.
"Les charges ont explosé"
Selon lui, la grande distribution serait prête à accepter les hausses en échange de plus de transparence. Ils dénoncent une véritable explosion des coûts de production : « C’est simplement arriver à vivre de son métier, vivre décemment et continuer à nourrir les Français la tête haute. Les charges ont explosé. Depuis le début du mois de septembre, on a connu des situations quasiment inédites dans l’agriculture. On n’arrive plus à couvrir nos coûts de production et de ce fait, même si les prix ont tendance à augmenter ils sont complétement gommés par la hausse des charges. L’équilibre est quasi impossible sur nos exploitations », dénonce Mathieu Theron, président de la chambre d’agriculture du Cantal. Lui aussi a fait le déplacement jusque dans l’Allier dans l’espoir de voir fixer des prix plus rémunérateurs.
"On a atteint une limite"
Les manifestants en sont certains, l’avenir de nombreuses exploitations dépend de ces négociations « On vend souvent à perte. Si on veut pérenniser l’agriculture, que ce soit en viande ou en lait, c’est très important d’avoir des prix décents. La population agricole a tendance à vieillir. S’il n’y a pas les prix pour motiver les jeunes, c’est très compliqué. Le prix de l’énergie et de tous les approvisionnements explosent. Il y en a qui veulent s’arrêter, des jeunes qui renoncent à s’installer. On atteint une limite, ça n’est plus tenable », alerte Julien Accassat, agriculteur de Haute-Loire. Une rencontre a été organisée avec le directeur du supermarché dans le but de trouver des accords locaux.