Souffrance animale : dans une vidéo choc, un élevage intensif de porcs de l’Allier pointé par L214

L’association de protection animale L214 a partagé ce jeudi 8 octobre une vidéo tournée, selon elle, à Barrais-Bussolles dans l’Allier, dans un élevage intensif de porcs. On y voit des porcelets blessés, saignant et s’agressant entre eux. L’association prévoit de déposer plainte.

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Les images sont difficilement soutenables. L’association L214 qui milite pour la protection animale a publié jeudi 8 octobre une vidéo choc montrant de jeunes cochons en souffrance. Les images ont été tournées dans un élevage intensif situé à Barrais-Bussolles, dans l’Allier, indique l'association. Sur la vidéo, qui dure un peu plus de 2 minutes, on voit des porcelets la queue coupée, entassés, les oreilles en sang. Certains ont une maladie de peau que l’association a identifiée comme le syndrome du porc gras, provoquée par un staphylocoque. On voit même un cochon se faire dévorer vivant par ses congénères. « Il y a quelques fenêtres mais c’est très sombre, il y a beaucoup de promiscuité. Les cochons ne disposent que d’un mètre carré environ. Ce sont des conditions favorables pour les agressions. Normalement, les cochons faibles devraient être isolés, mais là on voit bien que ce n’est pas le cas », dénonce Sébastien Arsac, président de l’association L214.

Ci-dessous, la vidéo tournée par L214. AVERTISSEMENT : certaines images choquantes peuvent heurter la sensibilité des personnes non averties.

Un élevage de plus de 6 000 animaux

L’élevage contient 1 944 porcs et 4 340 porcelets. Près de 6 300 animaux au total sont donc concernés sur le site, qui appartient à la coopérative porcine Cirhyo, dont le siège social se trouve à Montluçon. Chaque année, le groupe envoie 1,35 million de porcs à l’abattoir, principalement à Lapalisse. Le site de Barrais-Bussolles a été racheté en 2004 par Francis Le Bas. Contacté, il a expliqué : « Je ne souhaite pas réagir pour ne pas alimenter la polémique. Ces personnes sont entrées illégalement dans un bâtiment agricole sans aucune précaution sanitaire. » Sur les images, on voit que les cochons sont élevés sur un sol ajouré, qui laisse passer les déjections jusqu’à une fosse extérieure. Selon Sébastien Arsac, ce mode d’élevage, la promiscuité, l’absence de lumière et de sortie pour les animaux représentent une forme de maltraitance structurelle : « On voit bien que les besoins biologiques des animaux ne sont pas respectés et que les plus faibles ne sont pas protégés. On a beau avoir l’habitude de toute l’horreur de ce type d’élevage, c’est déchirant. »

Une plainte déposée

Les images ont été tournées dans le courant du mois de juillet par une personne extérieure à l’association. L214 nous a assuré détenir toutes les preuves de l’authenticité de ces images. Une plainte sera déposée dans la journée du 8 octobre pour sévices graves et mauvais traitements sur les animaux. La peine maximale encourue est de 2 ans de prison et 30 000 euros d’amende, même si, pour Sébastien Arsac, il y a peu de chances que cette plainte débouche sur une condamnation : « Je vois difficilement un juge condamner ça car cela reviendrait à condamner tous les élevages français ou presque. » Selon lui, au-delà du cas particulier de l’élevage bourbonnais, c’est toute la filière qui est pointée du doigt. « En France, 8 animaux sur 10 sont dans des élevages intensifs. Près de 95% des élevages sont sans accès à l’extérieur. C’est tout ce système qu’il faut faire cesser et le législateur doit s’emparer de cette question. »

La question de l'élevage intensif posée à l'Assemblée nationale

En effet, la date n’a pas été choisie au hasard par L214. Ce jeudi 8 octobre, une  proposition de loi sur l’élevage intensif est mise en discussion à l’Assemblée nationale. Cette vidéo a donc pour objectif d’interpeller les députés sur la souffrance provoquée par ce type d’élevage. Un autre point dénoncé par la vidéo est la question des antibiotiques. Sur les images, on voit des bidons d’antibiotiques de 10 litres entreposés dans le bâtiment : « Cela pose la question de l’antibiorésistance. Si on alimente les porcs avec des antibiotiques communs, de manière préventive ou curative, cela participe à la résistance des bactéries aux antibiotiques », affirme Sébastien Arsac. En France, 14 000 élevages produisent chaque année 23,8 millions de porcs charcutiers. Dans les élevages intensifs, le taux de mortalité des animaux est en moyenne de 20%.
 
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