Dans un communiqué publié peu après les résultats, le sénateur-maire LR de Vichy Claude Malhuret a réagi à la défaite de François Fillon avec des mots très durs. Il appelle son camp à faire son examen de conscience et dénonce "la ligne sectaire et suicidaire" qui a conduit son parti à l'élimination.
Claude Malhuret lâche ses coups. Après avoir appris l'élimination de François Fillon dès le premier tour de l'élection présidentielle dimanche, le maire de Vichy a publié un communiqué dans lequel il appelle à une grande remise en question au sein des Républicains.
D'entrée, les mots sont durs : "La droite la plus bête du monde vient, une fois encore, de justifier sa réputation : nous avons perdu une élection imperdable."
Le sénateur de l'Allier rappelle qu'il a fait partie de ceux qui avaient appelé à changer de candidat début mars, lorsque les affaires mettaient en péril la candidature de François Fillon. Mais, regrette-t-il "malgré tous mes efforts et ceux de centaines de parlementaires, de maires, d’élus de toute sorte, pour changer de candidat lorsqu’il était encore temps, nos dirigeants ont préféré perdre avec Fillon plutôt que gagner avec Juppé. Il fallait, nous a-t-on dit, accepter le déshonneur pour éviter la défaite. Nous avons eu le déshonneur et la défaite."
Claude Malhuret regrette que les membres de son parti, lui inclus "(n'aient pas) eu la force ou le courage, au lendemain de la journée des dupes du Trocadéro, d’imposer le changement de candidat."
"Pas question de laisser ceux qui nous ont conduits là camper sur la même ligne sectaire et suicidaire."
Il liste ensuite ceux qui, selon lui, sont responsables de cet échec. François Fillon, d'abord, qui "refusant de se retirer, (a pris) en otage la droite républicaine et (l'a menée) au désastre." Certains de ses soutiens sont également ciblés, "représentants d’une droite radicalisée, arcboutée sur un candidat discrédité, le soutenant dans une campagne chaque jour plus surréaliste contre les juges, la presse, les institutions, au lieu de reconnaître ses fautes et d’en tirer les conséquences."
Pour le second tour, Claude Malhuret appelle à voter Emmanuel Macron "pour éviter le plongeon de la France dans l’abîme", mais surtout, il appelle à des changements de gouvernance au sein des Républicains : "Il n’est pas question de laisser ceux qui nous ont conduits là camper sur la même ligne sectaire et suicidaire. Les prochains jours doivent être consacrés à cet examen de conscience."