Il n'y a pas qu’à la campagne que l’on trouve des déserts médicaux. Dans l’agglomération de Vichy, dans l'Allier, il y a une cinquantaine de médecins généralistes, 10 vont bientôt arrêter et les autres sont assez âgés. Une situation très compliquée, d’autant que la population vichyssoise est vieillissante et a besoin de soins.
Dans un cabinet médical de Vichy, les 2 praticiennes enchaînent les consultations. Pas plus de 20 minutes par patient. Quel que soient l'âge ou les pathologies, difficile d'en faire plus. "Si on essaie de les prendre en charge plus rapidement, de ne pas écouter jusqu'au bout, on seulement le patient ne sera pas content mais le médecin non plus et c'est tout un mécanisme qui amène au burn out. On est toujours en lutte de se dire à la fois qu’il faudrait prendre plus de patients en charge et à la fois qu’on ne peut pas non plus dégrader la qualité des soins », explique Sylvaine Boeuf-Gibot, médecin.
Former des médecins
Conséquence, des délais plus longs pour obtenir un rendez-vous, ce qui inquiète ce patient. “Il y a une augmentation de la population dans la région. Il n'y a pas un suivi du personnel médical. On forme moins de médecins dans la région.” Ici, on forme donc depuis plusieurs années des internes en médecine qui viennent faire des remplacements. Ils pourraient prendre la relève. “C'est aussi pour donner envie aux jeunes de s'installer en médecine générale, de ne pas partir à l'hôpital, ni de rester en maison de retraite pour être médecin coordinateur, de vraiment pratiquer la médecine », indique le docteur Hélène Thomas-Clamadieu.
Des difficultés pour trouver des locaux
Dans l'agglomération vichyssoise, la moyenne d'âge de la population reste élevée. Un bassin qui compte 80 000 habitants et 4 000 d'entre eux n'auraient plus de médecin généraliste. Les causes de cette pénurie sont multiples, selon Patricia Raboisson, médecin : “Il faut un parking, il faut que les gens puissent venir, il faut qu'on achète ou loue nos locaux. Il faut qu'on soit, comme demandent les autorités actuellement, éventuellement assistés d'une assistante ou qu’on prenne des étudiants. Et pour ça, il faut de la place. Et cette place-là, elle est plus facilement disponible en périphérie ou en semi-rural, voire en rural que dans les centres-villes.” Consciente du problème, la ville de Vichy souhaite trouver rapidement des solutions. Une réunion s'est d'ailleurs tenue mardi 30 avril pour tenter d'endiguer cette pénurie.
-Propos recueillis par Yoann Dorion pour France 3 Auvergne