Dans l'Allier, à Vichy, le budget du centre hospitalier est à l'équilibre pour 2017, ce qui n'était pas arrivé depuis 2011. Si la direction de l'hôpital et le maire de la ville s'en félicitent, les syndicats, eux, estiment que ces économies sont faites aux dépens du personnel et des patients.
Pour l’année 2017, le centre hospitalier de Vichy, dans le rouge depuis 2011, réalise un exercice à l’équilibre, avec un budget d’exploitation de 164 millions d'euros. Pour les représentants de la CGT, cet équilibre budgétaire s'est fait au détriment du personnel et des patients. Selon eux, 95 postes ont été supprimés en quatre ans et le matériel défectueux n'aurait pas été remplacé.
"On n'est pas dupes, on a bien compris que la direction allait continuer de supprimer des postes", présume Pascal Devos, secrétaire général CGT à l’hôpital de Vichy. "Les suppressions de postes signifient l'épuisement du personnel restant. Et ça, on ne peut pas l'admettre." Pour pallier certaines suppressions de postes, la direction de l'hôpital a fait voter, par le personnel lui-même, une augmentation des amplitudes horaires pour passer à 12 heures par jour. Ce qui n'empêche pas le manque d'effectifs, selon le personnel hospitalier.
« Il suffit de faire un tour dans les services pour constater que les murs sont décrépits, que le taux d'occupation des lits est très important" dénonce Antoine Jubin, secrétaire du comité d'hygiène et de sécurité de l'hôpital de Vichy. "Nous avons des infirmières, des aides-soignants, des agents qui courent de tous les côtés pour distribuer des repas, prendre en charge les soins de nursing, etc."
Deux douches pour 40 patients
Le personnel s'inquiète également des conditions de soins, qu'ils estiment trop limités. Au service de gériatrie de l'hôpital de Vichy, une quarantaine de patients se partage deux douches, comme le confirme Mélanie Monnier, infirmière : "On ne peut pas doucher tout le monde tous les jours, déjà qu'avec un seul brancard de douche pour un service, c'est compliqué."
Pour Jérôme Trapeaux, directeur de l'hôpital, certaines opérations pourraient pallier le manque de personnel, notamment le développement de la chirurgie ambulatoire, qui permet au patient de rentrer chez lui le jour même de son arrivée. "Nous avons des techniques médicales qui changent" dit-t-il. "Notre organisation évolue et les patients, globalement, sont plutôt satisfaits de pouvoir rentrer plus vite chez eux et de rester un peu moins longtemps à l'hôpital."
Grâce aux économies faites en 2017, la direction va agrandir son service de dialyse et ouvrir un nouveau service de gériatrie. Mais aucun recrutement de personnel n'est prévu pour le moment.