Depuis 2006, la librairie de Martine est un lieu de rencontres, d’échanges et bien sûr de lecture. Et pourtant, comme beaucoup de librairies indépendantes, la librairie Carnot de Vichy, est en danger. Sa propriétaire demande de l’aide via le financement participatif.
La baisse de fréquentation du lectorat, la concurrence de la vente en ligne, la baisse des aides des collectivités locales, un loyer important et un salaire qui oscille entre 0 et 900 euros : Martine Alleyrat et sa librairie Carnot, à Vichy, souffrent d’un mal qui touche de plus en plus les librairies indépendantes.
Déjà en décembre 2016, Martine a perdu entre 3000 et 4000 euros de vente. Sur l’année, son chiffre d’affaire n’a pas atteint les 230 000 euros.
Alors, il y a deux semaines, avec l’association des amis de la librairie Carnot, la propriétaire lance un appel à l’aide. La solution pour résister : le financement participatif. Plus de 7000 euros ont, d’ores et déjà, été récoltés. « L’objectif, c’est d’avoir un peu plus d’air. Combler le découvert à la banque et surtout ne pas le dépasser », explique Martine Alleyrat.
Il y a quelques mois la librairie Carnot a fêté ses 10 ans. Une librairie qui se veut généraliste, agrémentée d’un peu plus de littérature et d’auteurs qui sortent de l’ordinaire. Martine Alleyrat est libraire passionnée depuis 30 ans. Après avoir arpenté les librairies vichyssoises, en 2006, elle se lance dans l’aventure. « J’avais envie d’avoir ma librairie, de faire quelque chose de différent à Vichy, à l’époque. J’avais envie d’inviter les gens à venir chez moi », raconte la libraire.
Mais depuis les choses ont changé. Le contexte est devenu plus difficile : « Les gens sont plus impatients. Ils viennent dans ma librairie avant ou après avoir été chez mes collègues. S’ils ne trouvent pas, ils vont sur internet ».
Et pourtant, elle ne lâche rien. Elle organise des animations, des dédicaces, des rencontres (littérature, poésie, développement personnel, philosophie), des pièces de théâtre, des rencontres musicales… « Aujourd’hui, les gens lisent moins et différemment. Les librairies indépendantes doivent être créatives et apportées un plus (…) Le livre papier existera toujours tout comme les librairies donc il faudra repenser le concept de librairie ».
Dans les années 70, la librairie dominait le commerce du livre en France, avec 40 % du chiffre d’affaires. En 2011, cette part est tombée à 25 %.
Redonner le goût de la lecture, dispenser un conseil, prendre le temps d’accompagner ses lecteurs, faire découvrir des nouveautés, c’est tout le travail au quotidien de Martine, qu’elle espère perdurer encore quelques années.