Vichy : comment l'idée de produire en France du sirop de yacon, une plante péruvienne, est en train de devenir un succès

Près de Vichy, en mai 2021, de jeunes entrepreneurs ont eu l'idée de lancer des produits à base de yacon, une plante originaire du Pérou qui remplace le sucre. Un an et demi plus tard, la société a déjà fortement grandi car les ventes sont au rendez-vous. La plante sera produite dès 2023 sur le sol bourbonnais pour une fabrication 100 % local.

Beaucoup de grandes aventures ont commencé dans un garage. Pour Raphaëlla Nolleau et Clément Poyade, c’était au bout d’un chemin de terre, dans la maison d’un ami. Ils avaient monté leur petit laboratoire de 40 m2 pour importer et transformer du sirop de yacon à Arfeuilles en pleine montagne bourbonnaise.

 Plus d’un an plus tard, leur petite entreprise a déjà changé de nom. Yency est devenu Yacon & co et le laboratoire a déménagé en ville dans un local de 250 m2 à Cusset près de Vichy. Les deux entrepreneurs, avec leur troisième associé, ont toujours l’ambition de faire connaître et goûter le yacon, cette tubercule péruvienne qui, transformée en sirop, peut remplacer le sucre. « Thierry, notre associé, est diabétique », explique Raphaëlla Nolleau. «  En changeant son alimentation et en utilisant le yacon, il a réussi à alléger son traitement pour le diabète. »

Un chiffre d'affaires qui triple

La commercialisation de produits à base de yacon (pâte à tartiner, sirop) a commencé en mai 2021 et le succès est au rendez-vous : « En 2021, nous avons fait 90 000 euros de chiffre d’affaires et 250 000 euros en 2022 », continue la jeune femme. Les produits de Yacon & co sont aujourd'hui distribués dans près de 150 magasins en France. 

 Mais le but n’est pas seulement de faire connaître cette plante sud-américaine aux qualités nutritives. Les trois compères ont l’ambition de produire la plante en France et d’avoir un yacon 100 % local. « Le yacon est une plante très résistante au climat compliqué comme la canicule que nous avons eu cet été. Elle ne demande pas beaucoup d’eau. »

Les premiers tests en terre bourbonnaise ont commencé en 2021 avec 500 plans. Cette année, 3000 ont poussé chez 6 maraîchers, notamment à Châtel-Montagne. La récolte est en cours. « Le marché du yacon est détenu à 90 % par le Pérou », indique Raphaëlla Nolleau. « En 2023, nous allons multiplier par 10 et planter 30 000 plans. Cela va nous permettre de commencer à vendre  du sirop de yacon français. »

Les premiers tests d’acclimatation de la plante à la France sont concluants. « Le yacon a besoin d’une terre sableuse. Nous savons désormais vers quel type de maraîcher ou d’agriculteur nous devons nous diriger. »

Désormais, il s’agit de trouver le bon mode de transformation du yacon avec les bonnes machines pour que le tubercule devienne un sirop. C’est une entreprise à Avignon qui actuellement est en charge de cette étape. « Nous cherchons à obtenir un goût suffisamment sucré mais qui ne le soit pas trop non plus pour que le sirop ne devienne pas du sucre simple. »

 Et dès que le process industriel sera validé, le trio achètera sa propre ligne de production et fera lui-même la transformation à Cusset. « Nous pourrons produire 10 000 pots par jour contre 200 aujourd’hui. »

Un développement économique qui a pu se faire grâce à une levée de fonds. Plusieurs investisseurs, des « business angels », ont répondu à l’appel des trois Bourbonnais. Dans la liste, on trouve notamment Alexandre Mulliez, l’un des fils de la famille Mulliez qui a fondé le groupe Auchan.

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