Après la fusion des régions, c'est aux ligues sportives de se regrouper. Finis les ligues Auvergnates et Rhône-Alpines, elles doivent maintenant épouser les nouveaux contours administratifs. Une situation parfois déséquilibrée.
La réunion des ligues sportives peut poser problème : comme dans le football : l'Auvergne compte 50.000 licenciés contre 200.000, côté Rhône-Alpes. Malgré tout, la fusion se passe bien chez les amateurs de ballon rond.
Sur le terrain du FC Cournon, la fusion des ligues est loin des préoccupations. L'équipe de division d'honneur pense avant tout à ses entrainements. Seule idée qui effleure les esprits : la possibilité de rencontrer des clubs Rhône-Alpins à partir de la saison prochaine.
"C’est plutôt inquiétant, parce que l’on sait que le niveau DH Auvergne est plus faible que celui de la Rhône-Alpes. Les équipes que l’on va affronter seront meilleures que nous sur le papier, après c’est un challenge motivant, cela fait toujours progresser", explique Benoît Monmaneix, milieu du FC Cournon d'Auvergne - Division d'honneur.
Et dans l'encadrement, selon Christophe Demazeau, entraîneur du FC Cournon d'Auvergne, on y voit aussi une source de motivation : "dans l’échange avec les éducateurs, avec les clubs, savoir comment ils travaillent, comment ils conçoivent les séances, cela peut être intéressant, cela peut nous permettre d’évoluer."
L'absorption de la ligue d'Auvergne par la ligue Rhône-Alpes se fait en douceur. Le nouveau comité directeur sera élu le 29 janvier.
Pourtant, depuis le mois d'octobre 2016, la fusion est consommée : le siège social est maintenant implanté à Villeurbanne, mais Cournon conserve une antenne. Les missions pourraient se répartir entre les deux établissements.
Pas de changement majeur non plus au niveau des championnats régionaux. Les clubs devraient être organisés en deux poules pour des raisons pratiques, explique David Roches, chargé de communication à la Ligue de Foot Auvergne-Rhônes-Alpes : "Si l’on veut tuer notre activité, on a qu’à dire : au troisième niveau régional, le plus bas niveau, on va vous faire déplacer de Maurs (Cantal) pour aller à Annecy. Cela est complètement stupide, il n’en est pas question parce qu’on sait très bien que personne ne le fera et que cela ne marchera pas."
Des fusions pas forcément évidentes
Toutes les fusions ne sont pas indolores. Paul Bonnichon accueille 95 jeunes dans son école de golf. Pour lui, ses élèves pâtissent de la disparition de la ligue d'Auvergne. Car cette année, les tournois de qualifications au championnat national auront lieu à Saint-Etienne, du côté Rhone-Alpin.
Le directeur du Val d'Auzon redoute que cela ne devienne la norme pour les jeunes : "Cela va être très compliqué pour eux de se lever à 5h le matin, faire 3h 30 de route. Nous avons un processus d’échauffement qui dure environ une heure, le parcours qui va durer entre 4 et 5 heures en fonction des difficultés, plus le temps de retour. Cela devient problématique au niveau des timings et surtout, au niveau des frais."
Il faut dire que l'Auvergne a du mal à rivaliser avec sa voisine : 7.000 licenciés d'un côté contre 44.000 pour le Rhône-Alpes. Un déséquilibre qui force le Golf des Volcans à relativiser les inconvénients de la fusion.
Jusqu'ici, la ligue Auvergnate était bien dotée. Elle aidait les clubs à prendre en charge les déplacements des jeunes dans des compétitions nationales. Il y en aura moins selon Pierre Chevalier, président de la commission sportive du Golf des Volcans : "On aura beaucoup moins de subventions à ce niveau-là, donc on sera obligé d’aller chercher des sponsors privés ou des collectivités locales, qui, jusqu’à présent, n’avaient pas participé à notre développement. On va devoir apprendre à le faire, mais on le fait déjà, on a anticipé."
Quelle que soit la discipline, les clubs Auvergnats, comme les Rhône-Alpins, seront contraints de s'adapter.
Le ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports oblige les ligues à épouser les contours des nouvelles régions au plus tard le 31 décembre 2017.