Un an après le tremblement de terre, ce 11 novembre, Le Teil se souvient. Après la cérémonie de commémoration de l'armistice de 1918, la sirène d'alerte de la commune a retenti à 11h52 très précisément, heure à laquelle la terre a tremblé et dévasté la ville.
Epidémie de Covid oblige, il n'y aura pas de rassemblement au Teil pour ce triste anniversaire. Il y a un an, jour pour jour, le 11 novembre 2019, la commune ardéchoise était frappée par un violent tremblement de terre d'une magnitude de 5,4 sur l'échelle de Richter. Aujourd'hui, c'est une cérémonie en comité restreint qui est organisée en présence du ministre des Comptes Publics, l'Ardéchois Olivier Dussopt.
A 11h52, heure précise du séisme, la sirène des pompiers a résonné dans la commune.
?? Il est 11h52 au Teil, la ville se fige, nous commémorons l’heure exacte du séisme du 11 novembre 2019.
— Olivier Dussopt (@olivierdussopt) November 11, 2020
Un an après le territoire se relève et l’État accompagne élus et habitants, comme dès les premières heures de cette crise. @Prefet07 pic.twitter.com/pGJ9oZ6toZ
Chacun pouvait suivre la cérémonie en direct à partir de 11h sur la page Facebook de la ville du Teil, indique la mairie sur sa page Facebook. "Malheureusement, dans le contexte de crise sanitaire, le public ne sera pas autorisé à participer ni à la cérémonie d'anniversaire de l'armistice du 11 novembre 1918 ni à la commémoration des un an du séisme, " est-il expliqué sur la page FB de la mairie du Teil.
Le séisme encore présent dans les esprits
Après la catastrophe, un immense élan de solidarité a suivi et a permis au village ardéchois de surmonter l'épreuve. Mais aujourd'hui, l'émotion reste encore vive chez les habitants, bien déterminés à aller de l'avant. Un an après le tremblement de terre, de nombreux sinistrés n'ont pas encore tourné la page mais ils ne baissent pas les bras.
"600 logements encore inhabitables"
La ville de près de 8700 habitants doit encore panser ses plaies. "Un an après, la blessure existe encore car c'est très traumatisant," a expliqué Olivier Pévérelli, le maire du Teil, "et les traces (du séisme) sont malheureusement encore très présentes. Sur 850 logements déclarés inhabitables, il en reste encore 600." Et d'ajouter, "ce séisme est encore présent au quotidien dans tous les esprits. Il est présent aussi sur les bâtiments communaux, ça reste très prégnant pour les habitants et les élus aussi."Le tremblement de terre a endommagé l'église du centre-ville. Les réparations sont très problématiques : "Nous avons une vraie difficulté sur cette église puisque les premières estimations des bureaux d'études évaluent à près de 4 millions les travaux, sans nous garantir de sécurité pour l'accueil du public." Sur ce sujet, le maire indique avoir rencontré récemment l'évêque de Viviers. "Nous espérons dans les semaines qui arrivent prendre une décision. Soit de reconstruction, soit de démolition et de construction d'un nouvel édifice," a indiqué Olivier Pévérelli. "Mais c'est très compliqué, car c'est un symbole, c'est le coeur d'une ville."
A quoi ressemblera Le Teil demain ? Les habitants ont été questionnés. "Ils veulent une ville verte, avec des espaces publics, des places, une ville tournée vers la population... La ville de demain ressemblera à ça !"
A la suite du tremblement de terre, l'équipe de sauvetage déblaiement composée de pompiers de l'Ardèche et de la Drôme est restée mobilisée durant 45 jours.
"Le soutien" et "l'amitié" d'Olivier Dussopt
Mercredi, le ministre en charge des Comptes publics a rappelé aux habitants du Teil l'assurance de sa "solidarité" et de son "amitié". "Depuis le début, l'Etat a répondu présent, financièrement et humainement, et il le restera pour les années à venir", a souligné Olivier Dussopt dans le centre ville devant quelques dizaines de personnes, dont l'édile de la commune. Après la cérémonie, Olivier Dussopt a entamé une visite des rues de la ville, aux stigmates encore apparentes de la catastrophe, avec un sol jonché de débris et des maisons de pierre traditionnelles toujours inhabitables, volets et portes fermés.
"Un an, c'est extrêmement long quand on a tout perdu. Mais il faut imaginer l'ampleur du chantier: dans cette commune près d'un logement sur deux a été endommagé", a expliqué Olivier Dussopt, qui a assuré une participation de 25% de l'Etat sur les 36 millions d'euros nécessaires à la reconstruction des bâtiments et espaces publics.