Ménage, cuisine, courses, accompagnement des personnes âgées dans les gestes du quotidien... les tâches ne manquent pas pour les aides à domicile. Mais le métier n'attire pas. En cause, des salaires trop bas et des horaires extensibles. En zone rurale, la pénurie est criante. Rencontre avec Audrick et Christina, deux aides à domicile qui travaillent en Ardèche.
A La Voulte-sur-Rhône, deux fois par semaine, Audrick rend visite à Simone pour faire les courses ou le ménage. Une aide précieuse car la retraitée peine à se déplacer. "En général, on commence par la vaisselle, le balai, un coup de serpillère, puis la poussière partout. Les poubelles... souvent il nous reste 10 à 15 minutes pour l'intervention, alors on discute un peu. Ça leur fait du bien," explique Audrick en souriant.
Un métier difficile ? "On se sent utile, c'est valorisant. Certaines personnes préfèrent que je fasse les courses, d'autres le ménages et certaines que je leur tienne compagnie", explique le jeune homme. Pour les personnes seules, une aide à domicile, c'est aussi une présence rassurante.
"J'ai ma fille qui habite dans le pays mais elle est surtout là pour les courses et les petites visites. Elle vient me voir mais je ne peux pas tout lui demander. Elle travaille, elle a sa famille", souligne la retraitée. Au-delà des tâches ménagères, Audrick en profite pour tenir compagnie à la nonagénaire qui apprécie. "C'est une bonne compagnie. Je ne sors plus. On peut discuter de ce qui se passe dans le pays, de ce qu'on lit dans le journal, ", confirme la vieille dame qui déplore aujourd'hui un certain manque de solidarité, surtout en zone rurale.
Sans aide à domicile je ne sais pas si je pourrais rester chez moi
Simone, 90 ans
Yvette est également âgée de 91 ans, elle a du mal à se lever et à marcher. Après une chute à domicile, voilà deux ans, elle a dû se résoudre à faire appel à une aide à domicile. Sans Christina, elle ne peut pas s'alimenter. Mais le rôle de cette aidante va plus loin. Elle fait travailler la mémoire de la nonagénaire avec des exercices.
"On est là pour aider les personnes. Avoir la reconnaissance de la famille et le petit sourire du matin, c'est bien", déclare l'aide à domicile.
Profession en tension
Ce métier au contact de personnes vulnérables est toutefois loin de faire des adeptes. Les candidats ne se bousculent pas, malgré le besoin de recrutement. Un problème en Ardèche sur ce territoire rural où la population est vieillissante, souvent en perte d'autonomie.
On n'arrive pas à répondre à toutes les demandes. Notre souci, c'est le recrutement. On n'arrive pas à trouver du personnel pour intervenir à domicile.
Pascal MantautDirecteur adjoint de l'Aide à domicile Ardèche AAD7
Les raisons du manque d'attrait de ce métier, le directeur adjoint de l'AAD7 l'explique simplement : " la grosse difficulté, c'est le salaire. Souvent on démarre au SMIC si on n'a pas les diplômes et l'ancienneté même si on a une convention collective qui a progressé", selon Pascal Mantaut. "La deuxième raison, ce sont les horaires de travail. On peut intervenir du lundi au dimanche, sur des plages horaires assez large, de 7h30 à 19h30".
Des négociations sont en cours avec le département pour essayer d'augmenter les tarifs d'intervention des aides à domicile. Au moins 15.000 personnes ont une aide a domicile en Ardèche.