Intempéries : après le gel, la grêle dans le sud Ardèche, les viticulteurs éprouvés une fois de plus

Vent et orages ont frappé l'Ardèche ce dimanche 20 juin. Des usagers ont même été privés d'électricité. La nuit dernière, c'est aussi la grêle qui s'est abattue sur le sud du département. Une fois de plus, après le gel d'avril, les arboriculteurs et les viticulteurs risquent de payer le prix fort.

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Les éléments sont déchaînés contre les exploitants agricoles ardéchois. Les arboriculteurs et viticulteurs du département ont été victimes ces derniers jours de la colère du ciel. L'Ardèche a été touchée par des orages et de violents coups de vent ce dimanche 20 juin, en début d'après-midi. Conséquence : les fruits qui avaient échappé à l'épisode de gel noir du 8 avril dernier n'ont pas résisté aux bourrasques. Et le mauvais temps n'a pas dit son dernier mot, dans la nuit de lundi à mardi, c'est la grêle qui s'est ensuite abattue sur le sud du département. Les grêlons ont occasionné des dégâts importants dans les vignes du sud du département.

Après le gel d'avril, les orages et le vent... la grêle! 

Coup sur coup, en moins de 48 heures, les arboriculteurs et les viticulteurs ont subi deux violents épisodes météo. Dimanche après-midi, vers 15h, les orages et le vent ont sévi sur les secteurs de Lalevade, Jaujac ou encore Saint Jean le Centenier. C'est ensuite la grêle qui a enfoncé le clou et causé de sévères dégâts dans les vignes. Les grêlons sont tombés dans la nuit du lundi 21 au mardi 22 juin sur le sud Ardèche.

Certaines parcelles de vignes offraient deux jours après la grêle un spectacle de désolation : plus une feuille, des rameaux écorchés, hachés... A Valvignières, le gel d'avril a détruit 50% de la récolte à venir. Aujourd'hui, seuls 15 ou 20% de raisins restent à sauver. Du jamais vu depuis la création de la cave coopérative de la commune il y a 68 ans. "On voit même du vieux bois qui a été arraché; je me demande comment on va pouvoir tailler cet hiver?" se demande, Maxime Crozier, vigneron à Valvignières.

Ces deux nouveaux coups durs successifs interviennent alors même que les arboriculteurs et les viticulteurs commençaient à peine à relever la tête après l'épisode de gel noir d'avril dernier. Certains ont eu accès à des aides d'urgence de 5.000 euros, un coup de pouce salué par Christel Cesana, présidente de la FDSEA de l'Ardèche. D'autres ont demandé à percevoir des avances sur les dossiers de calamités agricoles. 


Pour Christel Cesana, contactée en fin de matinée mardi 22 juin, il était encore un peu trop tôt pour voir l'ampleur des dégâts occasionnés par la gèle mais les dégâts s'annoncent conséquents sur les vignobles. Les secteurs concernés se trouvent essentiellement dans le sud du département. Selon elle, autour de Valvignères, Lagorce ou encore Bannes. Le syndicat agricole redoute aussi des difficultés pour la récolte de l'an prochain, tant l'épisode de grêle a été violent.

"Une cellule de crise est déjà en place " 

Même écho concernant les dommages engendrés par la grêle du côté de la Chambre d'agriculture de l'Ardèche. Les intempéries ont été fortes localement dans le sud Ardèche, notamment dans le secteur de Vallon Pont-D'Arc, a indiqué à la mi-journée mardi, Benoit Claret, le président de la Chambre d'agriculture du département,  confirmant les dires de la présidente de la FDSEA 07.  "En plus des dégâts déjà très importants causés par le gel en avril sur la viticulture, les pertes causées par la grêle sont très importantes. Il ne reste plus rien. Le bois est touché, c'est aussi inquiétant pour la récolte de 2022", explique-t-il. 

Ce dernier précise qu'une cellule de crise est déjà en place : une "task force" dans la continuité du dispositif déployé après le coup de gel de début avril et qui va à présent aussi travailler sur ce nouvel accident climatique. En avril, le gel survenu après la floraison des arbres fruitiers avait causé jusqu'à 90% de pertes dans certaines exploitations et vergers.
Benoît Claret a également confié qu'un déplacement avec le préfet de l'Ardèche était également prévu sur les secteurs impactés par ce tout récent épisode de grêle. Il s'agit de se rendre "physiquement" sur les parcelles pour constater les dégâts, a expliqué le président de la Chambre d'Agriculture de l'Ardèche. Un travail de terrain nécessaire mais complexe car certains exploitants étaient encore privés de téléphone ce mardi matin.

Si l'état des lieux va débuter dans les heures prochaines, Benoît Claret, questionné sur les dispositifs d'urgence qui pourraient être mis en place prochainement, évoque déjà le rôle de la Chambre départementale d'agriculture : "Il faudra quantifier les dégâts mais il y aura une demande spécifique pour ré abonder les enveloppes dégagées (après le gel) pour traiter les dégâts et aider les exploitants". 

Changement climatique, les agriculteurs ardéchois anticipent

Ces calamités agricoles mettent en péril les exploitants mais menacent aussi tout le tissu local et notamment les coopératives, selon Christel Cesana, présidente de la FDSEA07. Les vignobles auraient-ils dû être davantage équipés en filet anti-grêle ? Pas évident sur des parcelles exploitées en AOP ou IGP, selon elle. "Les filets ne sont pas autorisés", explique-t-elle. Mais auraient-ils été suffisants? Rien ne l'affirme. Elle s'explique évoquant l'épisode de gel tardif, imprévisible et dévastateur du 8 avril : "nous avions chauffé les parcelles avec des bougies durant le coup de gel d'avril mais cela n'a pas été suffisant". Les efforts nocturnes des agriculteurs pour limiter les dégâts du gel n'ont pas suffi, les éléments ont été les plus forts.

Alors que faire face à des accidents climatiques qui semblent se multiplier ces dernières années? Christel Cesana l'assure, les exploitants font de nombreux efforts pour s'adapter et en Ardèche, on n'est pas en reste. Concernant la diversification des cultures, notamment, Christel Cesana est catégorique : "On essaye de ne pas mettre tous nos oeufs dans le même panier," explique-t-elle" On est sur un département où les exploitations sont très diversifiées, où la monoculture est rare." C'est une possibilité offerte par la taille des parcelles, plutôt petites, "en moyennes, inférieures à 40 hectares". Parmi les exemples concrets de cultures adaptées dans le nord du département, elle évoque des plantations de cerisiers, qui ont moins besoin de froid l'hiver, La réflexion est également largement engagée sur des essences moins gourmandes en eau ou des cépages moins sensibles aux maladies... Christel Cesana l'affirme, les agriculteurs du département ont senti le vent tourner voilà plusieurs années déjà et "en Ardèche, on est déjà sur l'adaptation au changement climatique".

 

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