Une carte de vœux pour égayer le quotidien des retraités. A Privas, écoles, lycées, et associations ont envoyé des cartes postales aux séniors de la ville. L'occasion pour eux de se remémorer des souvenirs et de rompre avec l'isolement. Exemple à l'école de Privas, où les élèves on pu apporter leurs écrits en main propre à leurs destinataires.
Elle a des étoiles plein les mains et des sourires plein les yeux. Monique contemple la jolie carte de vœux qu'elle vient de recevoir. Écrite par un enfant qu'elle ne connait pas. «Il faut que je vous dise une jolie surprise, c'est la nouvelle année, et les gens sont très gais, bonne année, bonne santé !», lit-elle avec émotion. «Ça m'apporte beaucoup de joie, et du chaud au cœur, ça me fait penser à mes petits-fils qui sont très loin...», commente-t-elle.
Mission accomplie, donc, pour Augustin. Avec ses camarades de l'école Saint-Joseph à Privas, il a travaillé pendant plus d'un mois pour rédiger sa carte de vœux. Ce matin, ils peaufinent leurs écrits, apportent les dernières touchent de couleur, avant de les amener en main propre à leurs destinataires. «Le but c'est de leur apporter du bonheur», commente avec sagesse le petit Augustin. Un poème, un dessin, des paillettes. L'imagination de ces enfants n'a pas de limite, leur motivation non plus.
« Ils sont tout seuls alors ça peut leur donner un peu de compagnie »,
espère la petite Léna.
Imaginée par la ville de Privas, cette opération intergénérationnelle a pour but d'égayer le quotidien des résidents d'EHPAD où résidences spécialisées. Écoles, lycées, associations, de la maternelle au bacheliers, tout le monde a participé. «Au travers de cette carte de vœu, on a travaillé le graphisme, le langage, la poésie... Ça nous a permis de parler du temps qui passe, de leurs grands-parents, de leurs arrières grands-parents aussi», explique Isabelle Pacoret, directrice de l'école Saint Joseph à Privas. Et d'ajouter, «ça permet de créer un lien entre les générations, d'autant plus important dans ces moments compliqués de crise sanitaire où les personnes âgées ont beaucoup souffert de l''isolement».
Un support qui fait sens
Une carte de vœux que ces enfants ont pu remettre en main propre aux résidents de l'Ehpad Lancelot, à Privas. Un moment de rencontre et de partage pour ces retraités. Un moment qui laisse un trace. Une carte en papier. Loin de leurs cousines dématérialisées, un support qui fait sens pour cette génération souvent hermétique au numérique.
C'est un courrier qui permet de tisser un lien social assez important
commente un résident.
«Et cela permet aux animatrices de faire un travail sur les souvenirs, les anecdotes, la mémoire des personnes âgées», ajoute Michel Gamondès, l'adjoint aux associations à la mairie de Privas à l'origine du projet.
En juin prochain, une rétrospective de ces cartes fera l'objet d'une exposition à Privas.