La ville du Pouzin en Ardèche n'a pas fini de payer les dégâts dûs aux actes de guérilla urbaine durant la mobilisation des gilets jaunes. La facture est lourde, tant sur le plan moral que financier.
Le premier adjoint au maire de la commune du Pouzin, Christophe Vignal, est encore dévasté. Cette phrase résume à elle seule le traumatisme qu’a pu vivre cette commune d’Ardèche en décembre 2018 lorsque des casseurs ont rejoint le cortège des gilets jaunes et créé des scènes de guérilla urbaine. 23 personnes blessées.Là où on ne sera jamais dédommagé c’est sur l’impact de l’image du Pouzin
Presque un an après, la commune a réparé la chaussée abîmée notamment par des feux de poubelles. Les sens interdits et autre signalétique ont été remis en place mais pas encore l’indication de certains lieux publics.
30 000 euros c’est le coup des échauffourées au Pouzin
30 000 euros, c’est sans compter les temps de main-d’œuvre pour remettre en ordre la commune. Des heures de nettoyage que le directeur des services de la mairie estime à 3000 €. C’est sans compter également les 6000 euros de la procédure judiciaire, huissier, avocat, qu’il a fallu payer pour obtenir le déplacement de la cabane des gilets jaunes installée alors à côté du restaurant scolaire. L’endroit était stratégique pour le mouvement, près du rond-point où passent 10000 véhicules par jour, mais difficile à gérer pour les élus vers qui les parents d’éleves affolés se tournaient.
La crise des gilets jaunes aura donc coûté environ 40 000 € à la commune, elle a pour le moment été remboursée de 14 800 € grâce à son contrat d’assurance "dommages aux biens" avec une garantie "émeute et mouvement populaire". Même avec une franchise de 1648 euros, le Pouzin se félicite d’avoir pris cette garantie.
Quarante mille euros sur un budget de fonctionnement de 3 millions d’euros cela représente quand même une somme importante. Les commerçants proches du fameux rond-point qui a catalysés ces scènes de guérilla urbaine ont perdu également beaucoup financièrement pendant ces mois d’occupation des gilets jaunes. "Les gens ne venaient même plus au Pouzin, j’ai perdu 40 % de mon Chiffre d’affaires chaque mois pendant quatre mois et j’ai des clients qui ne sont jamais revenus" explique cette commerçante qui a préféré garder l’anonymat. "Chaque soir je suis rentrée chez moi avec 20 de tension et des charges à payer. La chambre des métiers a mis en place un taux zéro mais il faut rembourser de toutes façons. Avant la crise je voulais vendre ça ne fait que confirmer ma décision.""Je n’étais pas sûr qu’on puisse se faire rembourser, j’ai été agréablement surpris" Lionel Avit, directeur des services de la ville du Pouzin.
Il existe une garantie "émeute et mouvement populaire"
"La garantie émeute et mouvement populaire est souscrite par la plupart des communes aujourd'hui" selon un courtier en assurance spécialisé dans les entreprises et collectivités. Les compagnies d’assurance vont établir prochainement un bilan et vont certainement faire bouger le montant de leurs cotisation suite à ses nombreux remboursements lié à la crise des gilets jaunes. On parle de plus de 100 millions d’euros remboursés par les assureurs auprès des collectivités.
En décembre 2018, le feu d’artifice prévu pour Noël n’a pas été déclenché par décence mais il a bien été payé à l’artificier. Pour ce Noel 2019, les habitants du Pouzin verront leur mairie s’embraser de joie sans avoir à débourser un centime. Quant à la décoration de Noël qui avait été brûlée par les gilets jaunes, l’entreprise locale qui l’avait fabriquée en a offert une autre. Car si tout n’est pas assuré au Pouzin on a au moins l’assurance que l’entraide locale existe encore.
Rendez-vous sur france 3 Rhône-Alpes pour un "Dimanche En Politique" le dimanche 6 octobre à 11h30, pour une émission présentée par Olivier Michel, consacrée à la commune du Pouzin.