STMicro, groupe franco-italien, a annoncé fin janvier son retrait du marché des décodeurs numériques, chroniquement déficitaire. Un choix qui conduit à la suppression de 1.400 emplois, dont 430 en France, principalement à Grenoble. Aujourd'hui, les clients se rebiffent.
Fin mars, un comité central d'entreprise extraordinaire est prévu chez STMicroelectronics. Les syndicats pensent que la direction va faire machine arrière sur ses choix stratégiques. Et pour cause. Selon un syndicaliste de la CFE-CGC, -premier syndicat dans l'entreprise-, le fabricant de semiconducteurs doit faire face "à certaines réactions menaçantes de clients". Le syndicat pense donc que l'arrêt de la production des composants pour décodeurs numériques sera remis à plus tard.
Selon la CGT, ce CCE va permettre de présenter "les domaines où finalement, l'entreprise devrait, -malgré ses intentions-, poursuivre le développement de certains produits exigés par des clients."
Une rumeur dit même que l'Inde, mécontente de ne plus voir les contrats honorés, menacerait de nouveau de remettre ses achats de Rafales!?
Le 27 janvier, STMicro a annoncé l'abandon des décodeurs numériques (un millier de salariés en France), évoquant un marché en "fort déclin". Le groupe a perdu 250 millions de dollars l'an dernier sur cette activité, avec des ventes atteignant seulement 209 millions.
"Ces annonces étaient précipitées, voire impulsives", dénonce dans un communiqué la CFDT. "Aujourd'hui, les plaintes de nos clients ont fait reculer la direction", assure le troisième syndicat.
Contactée, la direction s'est refusée à tout commentaire.