Le film de la journée du vendredi 26 juin, marquée par un attentat islamiste à Saint-Quentin-Fallavier, en Isère qui a fait un mort : un chef d'entreprise du Rhône.
Peu avant 9H30: Yassin Salhi se présente devant l'usine de gaz industriels de la société Air Products de Saint-Quentin-Fallavier, dans un véhicule utilitaire. Il a pu pénétrer sur le site car "il avait l'habitude de rentrer dans l'usine pour effectuer des livraisons" et était ainsi connu du personnel, qui lui ouvre la porte. Quelques minutes plus tard, il projette son véhicule sur un des hangars du site, provoquant une explosion.Le chauffeur avait préalablement placé la tête tranchée de son employeur, propriétaire du véhicule, sur le grillage d'enceinte, entourée de drapeaux islamistes.
Arrivés sur le site, les pompiers le surprennent en train d'ouvrir des bouteilles d'acétone et le maîtrisent, avant de le remettre aux gendarmes.
Au moment de son interpellation, il ne porte pas de papiers et refuse de s'exprimer.
- 11H00: En visite non loin de là dans le Rhône, Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, annonce qu'il se rend immédiatement sur place.
- 11H30: Le Premier ministre Manuel Valls, en déplacement en Colombie, ordonne une "vigilance renforcée" sur les sites sensibles de Rhône-Alpes. Le parquet antiterroriste se saisit de l'enquête.
- 12H15: Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, annonce qu'il écourte son déplacement dans le Sud-Ouest pour rejoindre Paris et être présent au Conseil convoqué par le président de la République, François Hollande. Dans un communiqué, Marine Le Pen demande que "des mesures fermes et fortes soient prises immédiatement pour terrasser l'islamisme".
- 12H50: De Bruxelles, où il participe à un sommet européen, le président de la République évoque une "attaque de nature terroriste" et un auteur, "identifié", "peut-être" deux.
- 13H20: Bernard Cazeneuve indique que l'auteur présumé est "en lien avec la mouvance
salafiste". Il s'agit de Yassin Salhi, 35 ans, marié et père de trois enfants, habitant dans la banlieue lyonnaise.
- 14H30: Un second homme est interpellé, après avoir été repéré en train d'effectuer des allers-retours suspects devant l'usine. Il sera par la suite relâché.
- 14H45: De Bogota, Manuel Valls affirme que "le terrorisme islamiste a frappé une nouvelle fois en France" et annonce qu'il participera par conférence téléphonique au Conseil convoqué à l'Élysée par le président. Il indique qu'il partira immédiatement après pour Paris.
- 14H50: La femme et la soeur de Yassin Salhi sont interpellées.
- 15H15: La dépouille de la personne décapitée est identifiée, il s'agit d'un chef d'entreprises dont la société employait Yassin Salhi.
- 15H30: Le Conseil restreint débute à l'Élysée.
- 15H55: François Hollande et le président tunisien Béji Caïd Essebsi expriment, lors d'une déclaration commune, "leur solidarité face au terrorisme", après cet attentat et celui commis en Tunisie dans l'après-midi, à Sousse et qui a fait 37 morts.
- 16H45: François Hollande annonce que le plan Vigipirate est porté "en alerte maximum" pendant trois jours dans la région Rhône-Alpes.
- 16H55 : Le président Hollande appelle à "l'unité" face au "terrorisme" et à ne pas se "laisser détourner par de vaines querelles" après l'attentat.
- 18H: Une perquisition a lieu dans les locaux d'une entreprise de transport à Chassieu (Rhône) où travaillait la victime décapitée et l'auteur présumé de l'attaque.
- 19H15: François Hollande convoque un nouveau conseil restreint pour le lendemain matin. Manuel Valls, qui a écourté sa tournée en Amérique du Sud, sera présent aux côtés de Laurent Fabius (Affaires étrangères), Christiane Taubira (Justice), Jean-Yves Le Drian et Bernard Cazeneuve.
- 19H20: Le procureur de Paris, François Molins, annonce que le suspect avait été repéré entre 2011 et 2014 pour ses liens avec la mouvance salafiste lyonnaise. Il avait aussi fait l'object d'une fiche des services de renseignements entre 2006 et 2008. Le magistrat indique également "qu'aucun élément ne permet d'affirmer que le suspect était accompagné d'un complice". Il a pu entrer dans l'usine car "il avait l'habitude" et était "connu du personnel".