Julia Simon et Antonin Guigonnat ont été sacrés champions du monde de relais mixte simple aux Mondiaux de biathlon de Pokljuka, jeudi.
Une Savoyarde et un Haut-Savoyard pour un titre mondial. La paire française Julia Simon-Antonin Guigonnat a été sacrée championne du monde de relais mixte simple jeudi 18 février à Pokljuka, en Slovénie. Ils succèdent à deux sacres norvégiens sur cette épreuve, organisée pour la troisième fois dans l'histoire des Mondiaux de biathlon.
Tout s'est joué sur la fin du relais, lorsque Julia Simon, 24 ans, a devancé la Norvégienne Tiril Eckhoff sur la ligne d'arrivée. La Française était sortie en seconde place du dernier tir du relais malgré un 4/5. Les duos norvégiens Johannes Boe-Tiril Eckhoff et suédois Sebastian Samuelsson-Hanna Oeberg complètent le podium.
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— FFS - Fédération Française de Ski (@FedFranceSki) February 18, 2021
Un pari risqué mais payant puisque le duo a ramené une 2e médaille d'or à la France sur ces Mondiaux de biathlon, après Emilien Jacquelin en poursuite. La logique aurait sans doute voulu qu'Emilien Jacquelin fasse équipe avec Julia Simon, les deux biathlètes ayant remporté ensemble le seul relais mixte simple disputé cette saison en Coupe du monde. Mais en voulant préserver le double champion du monde de la poursuite pour la fin de la compétition, le staff tricolore a fait un énorme cadeau à Antonin Guigonnat. Et celui-ci n'a pas laissé passer cette chance inouïe.
L'absence de Jacquelin ne s'est finalement pas fait sentir. C'est donc un tandem surprise Simon-Guigonnat, engagé une seule fois sur le circuit majeur, qui est monté sur la plus haute marche du podium, ramenant un 6e podium dans l'escarcelle de l'équipe de France.
Sur le papier, il y avait pourtant de quoi être sceptique, les autres grandes nations ayant toutes misé sur leurs meilleurs éléments, à l'image de la Norvège, qui avait opté pour les deux N.1 mondiaux Johannes Boe et Tiril Eckhoff. Mais les deux Français ont tenu le choc, notamment sur le pas de tir avec seulement 5 fautes au total. En grande difficulté en Slovénie, Julia Simon, seule Française à avoir gagné cette saison en Coupe du monde (deux succès en mass start), s'est rattrapée de manière magistrale dans un finish dont elle a le secret.
"Une revanche"
"J'ai l'impression que plus on m'enterre, plus j'ai envie de rebondir, a déclaré la biathlète des Saisies. C'est une revanche. J'ai un peu de mal à réaliser. C'était une super bataille. On a fait nos débuts en relais mixte simple avec Anto en IBU Cup [2e division, NDLR], c'est un gros chemin de parcouru depuis, ça fait plaisir. Cela soulage de se dire que je n'ai pas perdu mon tir en une semaine. J'espère que ça va me relancer pour la fin de ces Championnats parce qu'il y a de belles choses à aller chercher."
"Elle est encore en construction mais quand elle est en forme sur un dernier tour à la bagarre, elle est intenable, elle a les dents qui traînent par terre et elle a un caractère redoutable. Elle se met minable", a de son côté expliqué Frédéric Jean, l'entraîneur des Bleues.
Pour Guigonnat, il s'agit du 2e podium aux Mondiaux, deux ans après l'argent de la mass start décroché à Ostersund (Suède). De quoi lui permettre de marquer des points précieux alors qu'il est en balance avec Fabien Claude pour la dernière place au sein du relais masculin, qui défendra son titre mondial samedi.
"On a été surpris à l'annonce de cette composition mais on avait vraiment la confiance du staff, a réagi le Français. On s'est senti soutenu." "Ce n'était pas une équipe au rabais, on connaissait leurs qualités sur ce genre de format, a embrayé Stéphane Bouthiaux, le patron du biathlon français. La compo a été arrêtée il y a trois jours et ils étaient ultra-motivés pour donner tout ce qu'ils avaient".
Les voilà en tout cas totalement relancés avant les ultimes échéances du week-end : le relais samedi et la mass start dimanche. "Cette médaille va les décomplexer et leur donner des idées pour la fin de la semaine", s'est félicité Frédéric Jean.