Les vacanciers qui prennent la route samedi s'exposent à une double peine alors qu'un coup de chaud d'une intensité exceptionnelle en cette fin d'été s'abat sur notre région. Du côté des villes de Lyon, Grenoble et Clermont-Ferrand, des mesures pour supporter cet épisode de chaleur sont prises.
Fournaise et bouchons: les vacanciers qui prennent la route samedi s'exposent à une double peine alors qu'un coup de chaud d'une intensité exceptionnelle en cette fin d'été s'abat sur une grande partie de la France.
Pas moins de 28 départements ont été placés en vigilance orange canicule par Météo France pour ce samedi.
Le mercure sera particulièrement élevé à Montélimar (38°C) et Lyon(37°C).
Cet épisode, le plus chaud de l'été 2023, est dû à la mise en place au-dessus du pays d'un dôme de chaleur.
C'est une vaste zone anticyclonique à tout étage de l'atmosphère qui emprisonne l'air déjà chaud et le réchauffe par compression, un peu à l'image d'une pompe à vélo.
Météo France
"Hier vendredi, l'indicateur thermique national a atteint 25,7°C, donc c'est la journée la plus chaude de l'été 2023 mais aussi de l'année", selon un responsable de l'institution. "On a dépassé la valeur du 8 juillet 2023" (25,1°C).
Rouge sur les autoroutes
La journée est par ailleurs classée rouge par Bison Futé dans le sens des retours et orange dans le sens des départs sur l'ensemble du territoire, en ce huitième weekend de l'été. Vers 10H40, ses services comptabilisaient déjà quelque 480 km d'embouteillages, l'autoroute du soleil A7 étant de loin la plus encombrée.
"Chaleurs terribles en journée"
Alors que le pic de la canicule est attendu "entre lundi et mercredi" avant une possible baisse des températures jeudi, les autorités ont multiplié les messages de prévention sanitaire. En particulier à destination des grandes villes comme Lyon, qui subit la formation de nombreux îlots de chaleur, affectant en premier lieu les publics les plus précaires, et mis en place des dispositifs pour prendre des nouvelles des personnes fragiles et isolées.
A Lyon et Grenoble, les municipalités invitent les habitants à se rapprocher des "lieux de fraîcheur": piscine, bibliothèques, fontaines, parcs, musées climatisés...
A Clermont-Ferrand, la municipalité a mis en place un tarif préférentiel durant l'été pour l'entrée dans les quatre piscines de la Métropole. Une navette, gratuite le week-end, relie en outre la ville au Puy de Dôme.
Gilles Namur, adjoint aux espaces publics, à la biodiversité et à la fraîcheur pour la ville de Grenoble, se dit malgré tout "inquiet parce que nous allons avoir des chaleurs vraiment terribles en journée".
"C'est la longueur de l'épisode qui va être dure, je crois qu'on va être sur au moins six jours dans des conditions de canicule, mais avec plusieurs jours en amont où il a déjà fait très chaud. C'est la longueur qui épuise les corps qui me fait le plus peur", indique-t-il à l'AFP.
"Il faut être capable physiquement de pouvoir sortir de chez soi, aller à la piscine, en montagne, ce n'est pas que la précarité financière, c'est surtout la précarité physique", souligne-t-il.
Outre les difficultés au quotidien, les fortes chaleurs exacerbent les problèmes de sécheresse, alors que 78 départements étaient concernés à la mi-août par des restrictions d'eau, dont 40 en situation de crise, correspondant au plus haut niveau d'alerte, selon l'Office français de la biodiversité (OFB).
Plusieurs départements du centre-est, Loire et Haute-Loire, Savoie et Haute-Savoie, Ardèche ou Drôme ont annoncé cette semaine de nouvelles restrictions.
Cyclonudistes pour le climat
Certains ne se laissent pourtant pas décourager: un petit peloton de cyclistes nus organisent un défilé samedi à Lyon pour la défense du climat, la biodiversité et la défense du naturisme.
Toutes les précédentes étapes de leur périple ont été interdites par les autorités "en vertu d'un article du code pénal assimilant la nudité à une exhibition sexuelle sur voie publique", s'indigne Jean-François Feunteun, le président du Mouvement naturiste à l'origine du parcours français.
"En France, quand on veut parler des risques graves qui menacent la planète, on se fait traiter d'écoterroriste ou de délinquant sexuel", a-t-il dit à l'AFP, annonçant vouloir contester en justice les "intimidations'' de l'Etat. Selon lui, ce sont ces intimidations qui dissuadent la mobilisation: ils étaient une douzaine au départ, samedi matin.