Des entrepreneurs du Cantal ont lancé une pétition pour protester contre les modalités d'application du prélèvement à la source. Selon eux, la réforme qui sera mise en place à partir du 1er janvier 2019 risque de coûter cher aux petites entreprises et de créer des tensions avec les salariés.
A partir du 1er janvier 2019, les impôts seront collectés directement sur les salaires des employés. Cette réforme est critiquée par des artisans et des hôteliers du Cantal, qui viennent de lancer une pétition. Ces derniers dénoncent une surcharge administrative et un dispositif coûteux. « Pour nous, cela va changer les frais de comptable, explique Jean-Marie Carrier, qui dirige une menuiserie à Vic-sur-Cère. On ne fait pas nos payes nous-même, c’est le comptable qui va nous grossir un peu la facture. C'est du temps à passer et toujours des frais supplémentaires ». Ce dernier emploie 8 salariés. Avec la mise en place ce dispositif, il a le sentiment qu'en lieu et place d'une simplification administrative, c'est davantage de complexité qui arrive.
De son côté, l’Union des Entreprises de Proximité du Cantal ne conteste pas le principe de la réforme mais plutôt ses modalités d’application. « On aimerait que la mesure soit simplifiée, résume Philippe Frontil, président de l'Union des Entreprises de Proximité du Cantal. Ensuite, on demande des compensations financières parce que cela va nous apporter des frais. Et enfin une protection juridique car il y aura certainement des conflits entre les salariés et les chefs d'entreprise ».
Une tâche supplémentaire et coûteuse, surtout pour les petites entreprises. Dans le Cantal, 90% d’entre elles possèdent moins de dix salariés. La CAPEB (confédération artisanale des petites entreprises du bâtiment) redoute notamment l’émergence de nouveaux conflits. « Moi je dis qu'on devrait avoir un numéro vert. Comme ça si le salarié a un problème avec les impôts, le patron peut lui dire d’appeler tel numéro. Nous, on n’a pas à gérer ces conflits » conclut Alain Lacroix, président de la CAPEB du Cantal.
Avec l’Union des Entreprises de Proximité et l’Union des Métiers et des Industries Hôtelières, la CAPEB a donc lancé une pétition pour demander la révision des modalités du prélèvement à la source.