A Coren (Cantal), le parc éolien du Col de la Fageole devrait subir une régénération. Les cinq éoliennes actuelles pourraient être remplacées par des machines hautes de 180 mètres. Des travaux d'envergure qui font naître beaucoup d'inquiétudes.
Dans quelques mois, le parc éolien de Coren, dans le Cantal, aura peut-être changé de visage. Les cinq éoliennes actuelles seront remplacées par quatre autres machines, hautes de 180 mètres. Le chantier pourrait durer plusieurs mois.
Le gestionnaire du parc a présenté ce projet à la maire de la commune mais elle s'inquiète pour les cinq captages d'eau de surface, alimentant toute la municipalité, qui se trouvent à proximité. "Certaines éoliennes vont se rapprocher de nos captages. Elles sont toutes en amont des captages. Pendant les six mois de travaux, il y aura des engins pharaoniques. Rien que pour amener la grue de chantier, c'est 40 camions. Inévitablement, il va y avoir des pollutions d'eau", explique Patricia Rochès, maire (sans étiquette).
Une fragilisation des sols et des ressources
Quatre nouveaux socles ferraillés seraient construits pour accueillir les nouveaux mâts et leurs pâles mais sans certitude que les anciens socles soient démantelés car la zone est fragile. "On aura du béton partout. C'est 600 à 1000 mètres cubes de béton pour une éolienne donc c'est énorme. Surtout que 1000 mètres cubes de béton sur quatre mètres de profondeur, je vous laisse imaginer la largeur du socle. Il faudrait qu'on nous prouve que ce chantier ne va pas avoir d'impact sur notre eau", raconte Damien Ramos, agent technique.
Une possible fragilisation des sols et des ressources que Patricia Rochès aimerait voir reconnue et surtout étudié par le gestionnaire du parc éolien pour ne pas mettre en danger sa commune.
Le but, ce n'est pas de dire qu'on ne veut plus de parc. C'est qu'aujourd'hui on pense que la plus-value d'un nouveau parc, un parc régénéré, nous on la voit pas. Il y a quand même une priorité qui doit être de préserver les ressources en eau.
Patricia RochèsMaire de Coren (sans étiquette)
Jean-Claude Chalier habite à 700 mètres des éoliennes. Cet hiver, son voisin a tourné une vidéo pour faire état du bruit des machines en fonctionnement. "Ce projet me fait peur. On dit qu'elles feront moins de bruit mais j'ai du mal à le croire parce qu'avec 50 mètres de plus, à mon avis, elles vont prendre plus de vent et elles feront plus de bruit". L'autorisation de régénérer le parc éolien de la Fageole, le plus ancien du Cantal, mis en service en 2007, est désormais entre les mains des services de l'Etat.