Le train de nuit Paris - Aurillac remplacé par un bus pendant les vacances de février

Le train de nuit Paris-Aurillac sera remplacé par un bus du lundi au jeudi pendant les vacances scolaires, du 12 au 29 février. Une déconvenue de plus pour les usagers dans le Cantal.

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Après les pannes et les retards, les travaux. Inauguré en grande pompe en décembre dernier après 20 ans d'absence, le train de nuit Paris-Aurillac sera remplacé par un bus du lundi au jeudi pendant les vacances scolaires, du 12 au 29 février, en raison d'un chantier programmé sur les voies entre Limoges et Châteauroux.

Cela n'a rien d'une surprise : les travaux ont été annoncés dès la réouverture de la ligne en décembre dernier. "Mais cela n'en reste pas moins un désagrément" lâche le maire (PS) d'Aurillac, Pierre Mathonier, en espérant que cela ne découragera pas les usagers.

Plus de neuf heures de bus

Les premiers bus partiront ce lundi 12 février, à 21h45 de la gare routière d'Aurillac et à 22h15 de la gare d'Austerlitz. Le trajet dure entre 9h10 et 9h20, selon le sens de circulation. Les prix resteront les mêmes, alors même que confort d'un siège de bus est loin d'être comparable à celui d'une couchette. Seul point positif : en train, le voyage dure douze heures, en raison d'un arrêt d'un peu plus de cinq heures en gare de Brive. Il sera donc plus rapide de voyager en bus.

Le train de nuit sera de retour le week-end, les travaux étant alors suspendus. Mais le trajet sera encore plus long qu'avant, avec un départ d'Aurillac à 18H28, et une arrivée à Paris à 7H30 : au total, le voyage durera un peu plus de 13 heures.

Pour la CGT Cheminots, si ces travaux sont indispensables, il aurait fallu organiser le chantier autrement : "On a abandonné les lignes secondaires pendant 30 ans, bien sûr qu'il y a du travail pour les remettre en état. Mais il y a deux voies ferrées entre Aurillac et Paris (une pour chaque sens de circulation), est-ce qu'on n'aurait pas pu maintenir la circulation ?" lance Stéphane Rigal, secrétaire général du syndicat dans le Cantal.

Une année "test"

Même incompréhension chez Claude Prat, le président du comité de défense des lignes de chemin de fer du Cantal : "Avant, on était capable de faire des travaux entre deux passages de trains, sans bloquer la ligne." Selon lui, "On aurait aussi pu envisager un détour par Clermont-Ferrand pour maintenir le train de nuit."

On aurait voulu décourager les usagers, on ne s'y serait pas pris autrement !

Claude Prat, président du comité de défense des lignes de chemin de fer du Cantal

Aurait-il mieux valu attendre fin 2024 pour relancer le train de nuit dans de meilleures conditions ? C'est l'avis du maire d'Aurillac, Pierre Mathonier, "mais ce n'est pas le point de vue qui l'a emporté". À défaut de mieux, il espère que le calendrier des travaux sera respecté.

Le maire considère cette année comme un "test", avant le retour de la liaison quotidienne promis pour la fin de l'année. Avant de conclure : "Il y a urgence à rendre les tarifs et les services attractifs, d'autant plus qu'il y a eu un réel enthousiasme au moment de la réouverture de la ligne."

En attendant, les voyageurs devront à nouveau faire preuve de patience en mars et en avril prochain. De nouveaux travaux sont prévus, entraînant un détour par Périgueux et un allongement du temps de trajet : l'arrivée à Paris aura alors lieu aux alentours de 11 heures.

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