Depuis le 26 juillet 2022, les centres de lavage, dans la majeure partie du Cantal, n'ont plus le droit de recevoir de voitures. Des restrictions pour économiser l'eau. Une situation qui pénalise les propriétaires de pistes de lavage qui attendent avec impatience le retour de la pluie.
La réserve d’eau de pluie de 50 000 litres s’est vidée en 8 jours. « Comme tous les autres centres de lavage de voitures étaient fermés, j’ai eu du monde en pagaille ! J’ai eu le double de clients de d’habitude ! » Depuis le 26 juillet 2022, dans la majeure partie du Cantal, il est interdit de laver sa voiture, même chez les professionnels. En cause, la sécheresse et le manque d’eau. La plupart des bassins versants du département ont été classés au niveau "crise".
Francis Verbiguié, à Aurillac, a réussi à maintenir en activité plus longtemps ses 4 pistes de lavages et son rouleau grâce à sa réserve d’eau de pluie. Mais vendredi dernier, elle aussi s’est épuisée. « Comme il ne pleut pas, nous ne pouvons plus fonctionner. » Il est désormais hors de question, du fait de l’interdiction, de basculer sur le réseau d’eau potable. Une situation que le chef d’entreprise ne vit pas très bien. « Nous n’avons plus de rentrées d’argent. Nous allons perdre la moitié du chiffre d’affaires s’il ne se remet pas à pleuvoir. »
Ce centre de lavage accueille encore les voitures neuves en provenance des concessionnaires. « Dans l’immédiat, il me reste encore une réserve d’eau à l’intérieur de l'atelier. » Préparer les voitures neuves pour la vente, c’est le travail de ses deux salariés. « Nous faisons très attention à l’eau que nous consommons mais il ne me reste en eau que de quoi faire 8 à 10 jours de travail, pas plus. » Et les salariés devront ensuite être mis en chômage technique.
Economiser l'eau
Dylan Goubert, lui aussi, prépare des voitures neuves pour les concessionnaires. Une activité qu’il pratique à son domicile à Aurillac et pour laquelle il emploie deux personnes. Il a la chance d’avoir un autre emploi à côté, sa principale source de revenus. La situation le pénalise moins. « C’est comme ça. Nous comprenons. Ce n’est pas à nous de juger cette décision. S’ils estiment qu’il faut économiser l’eau, nous économisons. »
Son centre de lavage est toujours actif : seul l’intérieur des voitures est désormais nettoyé. Ici, on ne dispose pas de réserve d'eau de pluie pour s'occuper des carrosseries. « Nous perdons un peu d’argent. Un lavage complet coûtait une centaine d’euros. Aujourd’hui, chaque prestation ne nous rapporte plus que 60 euros. »
Une situation qu’il faut présenter aux clients. Ces derniers semblent bien prendre les choses. « C’est dommage pour le client qui veut sa voiture propre car nous ne pourrons pas la nettoyer de fond en comble mais nous sommes obligés de faire avec. Nous expliquons aux clients la situation et en général, cela ne les choque pas. »
Il ne reste plus qu’à épier le ciel et les nuages. Des orages sont annoncés pour ce week-end. Plusieurs jours de pluie au programme. Croisons les doigts.