En vingt ans, près de 80 % des abattoirs publics ont disparu en France. Vétuste, l'abattoir de Neussargues-en-Pinatelle, dans le Cantal n'a été sauvé que par la volonté des producteurs et élus locaux. Après des mois de travaux, les chaines d'abattage ont recommencé à fonctionner lundi 15 avril.
L'abattoir de Neussargues-en-Pinatelle, l'un des rares abattoirs publics en France, a failli disparaître pour cause de vétusté. Construit en 1941, cela faisait vingt ans qu'il n'avait pas connu de travaux importants. Il a fait l'objet d'une restructuration complète, à commencer par la ligne d'abattage des porcs. Laurent Chadelat, directeur de l'abattoir de Neussargues-en-Pinatelle nous explique: « le but est pas d'augmenter ou de diminuer la cadence mais de faire du meilleur travail, que les opérateurs forcent moins au niveau des postes de travail, qu'ils aient moins de manipulation d'animaux à faire. »
Les travaux ont concerné également la ligne d'abattage des bovins, ainsi que l'accès à l'abattoir qui a été sécurisé et couvert. Les bêtes ne peuvent plus reculer ou faire demi-tour, ce qui pouvait occasionner du stress pour les animaux et parfois être la cause d'accidents.
Les travaux ont entrainé un mois de fermeture pour la filière porcs, quinze jours pour les bovins. A chaque fois, les abattoirs de Laroquebrou, Aurillac et Brioude ont pris le relais. Une solution qui ne pouvait être que temporaire pour les clients comme Olivier Rispal, producteur de charcuterie fermière à l'ancienne. Il a fait abattre 1800 porcs l'an dernier : « On a la chance d'avoir l'abattoir de Neussargues à côté de chez nous, à moins de quinze minutes, ce qui nous permet de faire deux abattages par semaine et donc de la viande fraîche pour nos clients tout au long de la semaine. »
Les travaux s'élèvent à un million 900 000 euros, subventionnée par l'Etat à 40 %. La communauté de communes a avancé les fonds que l'abattoir, géré par la municipalité de Neussargues-en-Pinatelle, remboursera. Redimensionné mais plus rationnel , l'abattoir de Neussargues-en-Pinatelle peut maintenant grandir et répondre à de nouvelles demandes. Il compte aujourd'hui près de 600 clients, des éleveurs, des bouchers et des professionnels de la transformation.