En plus de la lourde charge de travail que représente une exploitation fermière, les éleveurs sont souvent confrontés à un stress important. Des outils technologiques peuvent participer à alléger le travail, et l'esprit.
À Aurillac, l'événement Ruralitic se tient du mardi 28 au jeudi 30 août, pour parler des applications du numérique dans les territoires ruraux. L'une d'entre elle a déjà séduit de nombreux exploitants agricoles dans le Cantal. À Saint-Martin-sous-Vigouroux par exemple, Florian Austruy est éleveur, et il ne pourrait plus se passer de son smartphone.
"Je peux être à Rodez, à Paris, peu importe, je peux faire fonctionner un petit ordinateur simplement en lui envoyant des SMS : allumer la clôture, l'éteindre, obtenir des informations en temps réel …", expose le Cantalien. Ce smartphone est devenu son meilleur allié. Avec un message téléphonique, il peut contrôler les clôtures de son terrain de 24 hectares. Pas besoin de connexion internet, le réseau téléphonique et un boîtier s'occupent de tout.
Gain de temps, d'énergie et de sécurité, Florian Austruy ne voit que des avantages à s'équiper avec cette télécommande. Il contrôle ainsi un brumisateur qui diffuse des huiles essentielles et surtout un capteur connecté détecte le vêlage. "Ca m'appelle trois quart d'heure avant que la vache vêle, et au bout d'une heure, quand tout se passe bien, le veau est dehors." Pour lui qui est venu d'Aveyron il y a trois ans pour reprendre la ferme de son oncle, investir sur le long terme dans la ferme digitale était une évidence. "J'ai une copine, j'ai une famille, j'ai des parents, je veux avoir du temps avec eux, expose-t-il. À l'époque, cinq ou six personnes géraient l'exploitation, aujourd'hui je suis tout seul, donc il faut bien que je compense, et je peux le faire avec les technologies."
Dans le Cantal, 150 exploitations sont déjà équipées avec cet outil, qui assure des nuits plus tranquilles aux éleveurs. Emmanuel Delcros, responsable de Monitoring Altitude, fait part de sa satisfaction face à ce succès : "Des fois des agriculteurs me disent qu'ils ont réussi à sauver des veaux, mais ce qui m'a le plus surpris, c'est qu'ils me disent qu'ils sont plus tranquilles, ils arrêtent de penser constamment au vêlage." À Saint-Martin, l'antenne réseau n'est pas loin de l'élevage de Florian, mais les fermes connectées ont besoin du haut débit pour se développer. Hors en 2018, trois agriculteurs sur cinq jugent leur connexion trop lente.