Partir en vacances l'été fut longtemps un rêve inconcevable pour les agriculteurs. Mais depuis l'apparition d'agents de remplacement temporaire, ce rêve devient une réalité pour certains : 850 agriculteurs ont adhéré au service de remplacement dans le Cantal.
Marquer les agneaux, soigner les brebis, donner les rations de nourritures appropriées… Les tâches ne manquent pas pour gérer 250 brebis. Samuel Roche est agent de remplacement, et a la confiance des trois associés de l’exploitation qu'il aide. Pendant une semaine, il permet à l’un d’eux de prendre un peu de vacances.
"On est habitué à pallier l'absence de l'un ou l'autre, explique Vivien Barthomeuf, exploitant agricole à Coren, dans le Cantal, mais quand on part sur des périodes d'absence plus longues pour des congés d'une semaine ou dix jours, avec des pics de travaux qui peuvent arriver comme la moisson ou l'agnelage qu'on a en ce moment, il faut absolument compenser le départ du vacancier."
Cette année, nouvelle tâche pour Samuel, il doit gérer l’agnelage. Les brebis donnent en effet de nombreuses naissances en août : deux petits agneaux sont nés à quelques heures d'intervalles. "C'est une des premières fois que je fais ça, donc un peu de stress, mais y a pas de raison que cela se passe mal, assure l'agent de remplacement, l'avantage c'est que d'une année sur l'autre je vais souvent sur les mêmes exploitations, les gens ont appris à me faire confiance, donc ça se passe plutôt bien généralement."
Les parents qui ont transmis l’exploitation se souviennent. En leur temps, partir en vacances l’été était impensable. "Ce n’était pas trop dans les mœurs à notre époque, se souvient Laurette Saraille, exploitante agricole à la retraite, mais c'est bien que ça le devienne maintenant, cela permet aux jeunes agriculteurs de faire un peu comme tout le monde."
850 exploitants ont adhéré au service de remplacement dans le Cantal (cela représente 140 agents de remplacement pour le département). En une année, la demande a augmenté de 5%, mais pas de quoi inquiéter le service. Dans 15 jours, ce sera le chassé-croisé : Samuel reviendra travailler avec l’autre associé, un peu plus reposé.