Le miel du Cantal à l'épreuve de la concurrence étrangère

Chaque année, les Français consomment  45 000 tonnes de miel, bien plus que le pays n'en produit. Pourtant, les apiculteurs n'ont jamais eu de stocks aussi importants. La filière pointe du doigt les miels d'importation. Exemple dans le Cantal.

Dans le rayon de ce supermarché du Cantal, à côté des miels locaux, d'autres viennent de beaucoup plus loin. Ukraine, Bulgarie, Argentine ou encore Moldavie, mais pas de quoi tenter cette cliente : « Moi, je choisis le pays, le miel du pays. Il faut qu’il vienne d'ici. » Ce miel venu de l’étranger, nous l'avons fait goûter à un apiculteur professionnel, David Pigeon. « Les origines, il y a Ukraine, Vietnam, Argentine Bulgarie et Espagne. » Le flacon est vendu 4,61€, soit 12,30€ le kg. « C'est complètement inintéressant d’un point de vue gustatif. Avec l’inflation des produits alimentaires, le miel est un produit qui est assez cher. Peut-être que les gens se tournent vers ce qui est moins cher. On ne peut pas tenir la concurrence, on a des charges et des exigences beaucoup plus importantes. »

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Chaque année, les Français consomment  45 000 tonnes de miel. Bien plus que le pays n'en produit. Pourtant, les apiculteurs n'ont jamais eu de stocks aussi importants. La filière pointe du doigt les miels d'importation, c’est le cas d’un apiculteur du le Cantal. ©L.Theodore/L.Ribes/B.Courtine/ France 3 Auvergne

Des stocks pleins

La concurrence des miels d'importation, David Pigeon, apiculteur professionnel ne la subit que partiellement. Ses 5 tonnes de miel, il les écoule en circuit court et en vente directe, à 14€ le kg. Le problème de David, c'est son stock d'invendu. « Il y a encore assez de provisions pour tenir jusqu’à la fin de l’hiver », explique-t-il.

Un marché saturé

Ces 2 dernières années, ses 350 ruches ont produit 10 tonnes de miel supplémentaires, mais le marché est saturé. « A l'heure actuelle, c’est vraiment bouché. J’ai démarché plusieurs grossistes pour vendre mon surplus de production et personne n’en veut. Même à un tarif bas, ils n’en veulent pas. La nouvelle saison qui arrive, si elle est bonne et qu'on fait encore une bonne production, je ne sais pas du tout comment ça va se passer », alerte David. "Soyez vigilant aux étiquettes" c'est l'appel lancé aux consommateurs. Selon une récente enquête de la Commission Européenne, 46% des miels importés en Europe, seraient jugés frauduleux.

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