Le Cantal est connu pour ses vaches Salers, son fromage et ses paysages. Mais aussi pour ses cours d’eau et ses truites sauvages. Avec l'ouverture de la pêche, samedi 12 mars, les pêcheurs amateurs et les plus expérimentés seront au rendez-vous. Voici pourquoi.
« Le Cantal, c’est le plus beau département ». C’est ce qu’affirme Jacques Chalier, responsable développement à la fédération de pêche du Cantal. Même si dans cette affirmation il y a une touche de chauvinisme, Jacques Chalier sait de quoi il parle surtout quand il s’agit de pêche à la truite. Justement, le samedi 12 mars, c’est l’ouverture de la pêche à la truite en première catégorie. Le Cantal compte près de 11 000 km de cours d’eau, ruisseaux et rivières. « On n’a pas de grands fleuves, mais on est en tête de bassin-versant. La truite est un peu représentative de ces cours d’eau dans le Cantal. On y trouve principalement de la truite Fario ».
Une gestion patrimoniale des cours d'eau : pas d'empoissonnement
Mais ce n’est pas la seule particularité du département. « Depuis 25 ans, on a mis en place une politique plus raisonnée de la population des truites. 95 % des cours d’eau sont en gestion patrimoniale, ce qui veut dire que les truites fario et les souches de truites sont sauvages, c’est l’une des richesses du Cantal ».
Il n’y a donc aucun empoissonnement. L’objectif est de protéger les cours d’eau, les poissons, et la biodiversité. « On donne une image d’un département nature et préservé. On laisse faire la nature. Il n’y a aucun autre département qui fait ça », ajoute Jacques Chalier.
Il faut dire que le Cantal a du succès dans le milieu de la pêche, pour la truite, mais aussi en général. Il y a près de 14 000 pêcheurs qui ont leur carte dans le département pour 144 000 habitants. « C’est une activité ancestrale dans le Cantal. Tous les Cantaliens et cantaliennes ont déjà pêché une fois. On estime entre 25 000 et 30 000 pêcheurs qui viennent de l’extérieur parce qu’ils recherchent des milieux naturels, des espèces sauvages ».
S’il y a de l’eau et si elle est de bonne qualité, il y aura des poissons. « On veut satisfaire tous les types de pêcheurs, des pêcheurs aguerris aux pêcheurs amateurs. Pour eux, on a aussi ce qu’on appelle une gestion halieutique. Ce sont des endroits faciles d’accès et où on a fait un peu d’empoissonnement. Ce sont des plans d’eau où on peut trouver des truites fario et des truites arc-en-ciel ».
La truite Fario dans le patrimoine local du Cantal
Pour les pêcheurs qui n’en sont pas leur coup d’essai, Jacques Chalier conseille quelques cours d’eau comme la rivière de la Cère, près d’Aurillac, la rivière Rhue et la Tarentaine ; la rivière Allagnon ; le cours d’eau le Bès sur les plateaux de l’Aubrac, ou encore la rivière le Brezons.
Attention, sur ces cours d’eau, il faut savoir se positionner aussi. « Si on se trouve proche de la source, le grossissement de la truite sera autour de 20 cm. Si on descend plus bas à 30 km, les truites seront plus grandes. Il y a des jolis poissons sur le bas des rivières qui font entre 2 et 3 kg », continue le pêcheur.
Mais comme tout le monde sait, la pêche n’est pas une science exacte. « On ne vient pas seulement pour la pêche, quand on vient dans le Cantal, on est forcément amoureux de la nature, on vient jouir des paysages, de la qualité des ruisseaux. Les pêcheurs viennent de toute la France, ils veulent une pêche vraie, et une pêche calme. Même si on peut aussi partager des moments conviviaux ». Pour Jacques Chalier, la truite Fario, tout comme la Salers, fait partie du patrimoine local du Cantal.