Carrefour : le plan Bompard accueilli avec défiance par les syndicats d'Auvergne-Rhône-Alpes

C'est un plan de modernisation du groupe Carrefour qui était redouté par les syndicats. Le "plan Bompard" dévoilé mardi 23 janvier fait état de 2400  suppression de postes. Mais pour les syndicats de la région, l'addition risque d'être beaucoup plus corsée.

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L'annonce du plan Bompard, du nom du PDG du groupe, n'a pas fini de faire réagir les 115 000 salariés français, et ceux de la région Auvergne-Rhône-Alpes, dont certains s'étaient mobilisés en décembre dernier (voir reportage ici ou en fin d'article).

Confronté à une perte de vitesse de son modèle, le groupe de distribution Carrefour va supprimer des milliers de postes et opérer un virage vers le commerce en ligne et le bio. 

2400 départs, rien que dans les 12 sièges français

Pour ce faire, le géant de la distribution a annoncé mardi un plan de 2.400 départs volontaires dans ses sièges en France, un plan de sauvegarde de l'emploi pour le personnel des 273 ex-magasins Dia avec l'objectif de reclasser "au moins" la moitié des 2.100 salariés, ainsi qu'une réduction de coûts de deux milliards d'euros.

Dénonçant la "méthode" du groupe, les syndicats craignent des conséquences bien plus lourdes pour l'emploi.

De 5000 à 10 000 postes effectivement supprimés pour la CGT

En région Auvergne-Rhône-Alpes, des magasins s'étaient mobilisés en amont de l'annonce, dès le 22 et 23 décembre. Parmi eux, l'hypermarché de Givors (Mét. de Lyon), où Emmanuel Dalla-Monta, délégué syndical CGT expliquait à l'époque craindre 5000 suppression d'emplois en France. 

Aujourd'hui, il explique qu'au vu des déclarations du PDG, la CGT s'attend à 5000 à 10 000 suppressions de poste effectives. "Entre les départs au siège, la fermeture de ex magasins Dia, la modernisation "floue" annoncée dans les entrepôts et la réduction des surfaces non alimentaire dans les hypers, on va très largement dépasser le 2400 suppressions d'emploi".

Et de dénoncer le réveil tardif de la direction face à la concurrence, du "net" notamment. "Pendant des années, le groupe a versé des millions d'euros de dividendes aux actionnaires au lieu d'investir. Le résultat, maintenant, c'est la casse sociale".

On est ouvert au dialogue pour accompagner le changement. Mais si ça n'est plus possible, on ira au rapport de force."

Côté FO, premier syndicat du groupe, qui a appelé depuis un moment les salariés à manifester le 8 février devant le siège à Massy, on parle de 12 000 poste en France.

Dominique Moualek, ex-délégué Rhône-Alpes-Isère Hyper, devenu tout récemment délégué national, en veut énormément au PDG et à sa façon inédite de dialoguer avec les partenaires sociaux. "On apprend les choses dans les médias ! (...) On est ouvert au dialogue pour accompagner le changement. Mais si ça n'est plus possible, on ira au rapport de force."

D'orès déjà, les syndicats sont convoqués vendredi pour un comité extraordinaire du groupe France.

 

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